Profitons de cette semaine sans match (désolé, je ne compte pas le Pro Bowl. Et pour les canadiens parmi vous, j’aurais peut-être été intéressé par le concours d’habileté, mais il n’est pas diffusé au Canada par RDS ou TSN, ces derniers et leurs 5 canaux préfèrent présenter des reprises de « Cabbie presents ») pour parler un peu de la cuvée 2017 des membres du Temple de la renommée du football professionnel, puisque les lauréats seront connus la veille du Superbowl.
D’abord, la formule. Je reviendrai en fin d’article sur le candidat du comité des vétérans (un joueur dont la carrière est terminée depuis 25 ans) et les deux contributeurs. Pour ce qu’on appelle les candidats de l’ère moderne, il y en a 15, et un maximum de 5 seront élus.
Voici la liste, en fonction de leur année d’éligibilité, avec entre parenthèses leur nombre d’année comme finaliste :
1ère année: Brian Dawkins (1), Jason Taylor (1), LaDainian Tomlinson (1)
2e année: Alan Faneca (2), Terrell Owens (2)
3e année: Isaac Bruce (1), Ty Law (1), Kevin Mawae (1), Kurt Warner (3)
5e année: Morten Andersen (4), John Lynch (4)
11e année: Tony Boselli (1), Terrell Davis (3)
19e année: Joe Jacoby (2)
30e année: Don Corryel (4)
Je crois que Tomlinson est une valeur sûre. Que dire de plus sur son extraordinaire carrière, à part de taper sur le clou qu’il n’a pas gagné le Superbowl? Je crois également que Dawkins sera admis un jour, mais pas à sa première année, le Temple conserve le statut de « First ballot Inductee» (admis à sa première année d’éligibilité) aux plus grands des plus grands, pas aux candidats qui ne sont qu’excellents comme Dawkins et Taylor. D’ailleurs, Terrell Owens a goûté à cette médecine l’an passé et sera admis cette année, Faneca a aussi d’excellentes chances. Kurt Warner est passé bien près à chaque année, et sa popularité auprès des journalistes qui votent l’aide. Reste qu’il a gagné deux fois le MVP de la ligue, et a mené deux organisations (en décrépitude avant son arrivée) à trois Superbowls, et les deux qu’il a perdus ont été parmi les plus serrés de l’histoire.
Donc, Tomlinson, Owens, Warner, Faneca.
Ce qui laisse une seule place à mon avis. J’exclus Jacoby, que le comité a laissé de côté toutes ces années. Quand à Boselli, c’est un signe positif comme quoi le Temple admet considérer les candidatures de joueurs qui ont connu de courtes carrières mais qui ont été dominants, plutôt que les joueurs qui ont été très bons pendant longtemps sans jamais être les meilleurs, alors qu’on a admis plusieurs de ces joueurs au fil des ans (Curtis Martin, Tim Brown, Andre Reed, etc…). Reste qu’à sa position, la longévité est un atout important. La même médecine s’applique à Terrell Davis, qui a connu la plus dominante séquence de trois ans de l’histoire, mais dont la carrière, même avec les standards de RB de notre époque, est très, très courte pour mériter considération au Temple.
J’exclus également Anderson, vous connaissez mon aversion pour les botteurs (je ne suis certainement pas le seul). Je crois que 2017 pourrait donner à Isaac Bruce sa seule présence comme finaliste , lui a lus accumulé des statistiques qu’été un joueur dominant, de même que pour Kevin Mawae, un excellent joueur ais avec une production plus basse que la barre pour les autres centres au Temple.
À moins d’une surprise (Davis?), cela laisse dans le fonds une place pour Corryel, Law ou Lynch. Impossible de comparer Corryel aux deux autres, ça pourrait jouer en sa faveur. Je me demande si la récente polémique par rapport à la bague du Temple qui a été refusée à la famille de Kenny Stabler à titre posthume va jouer contre lui (Corryel est décédé en 2010). Ce serait dommage mais c’est possible.
À mon avis, les candidatures de Law et de Lynch sont toutes aussi valables l’une que l’autre. Deux joueurs différents, Lynch a le mérite d’avoir réussi dans deux systèmes différents, alors que Law pourrait être perçu comme un produit du système des Patriots. Mais il faudra un jour admettre qu’il y avait de bons joueurs dans ces Patriots qui ont gagné 3 Superbowls en 4 ans, et non, ce n’est pas Tom Brady qui faisait tout à ce moment de sa carrière.
L’an prochain s’ajouteront des Ray Lewis, Brian Urlacher, Steve Hutchinson et Randy Moss, quatre solides candidats à intronisation au premier tour. C’est donc probablement maintenant ou jamais pour plusieurs de ces candidats.
Enfin, pour les candidats qui seront jugés au mérite sans être comparés aux autres :
Il y a un candidat présenté par le comité des vétérans, le maraudeur Kenny Easley. Les candidats soumis par le comité des vétérans sont toujours élus à ma connaissance. Easley en est un autre qui a connu une courte carrière (7 saisons) mais qui faisait peur et prenait le contrôle des matches.
Ensuite, il y a deux contributeurs, qui cette année sont l’ancien commissaire Paul Tagliabue et Jerry Jones, le propriétaire des Cowboys. Je m’attends à ce qu’ils soient élus, mais j’avoue être plutôt froid à leurs candidatures. D’abord, Jones à mes yeux représente le changement de cap de la NFL, l’hyper-monétisation et le positionnement de la NFL comme une business plus que comme une passion. La NFL a longtemps été dominée par un club de familles de football qui étaient devenues riches par le football, comme les Halas/McCaskey (Bears), Davis (Raiders), Rooney (Steelers), Mara (Giants), Hunt (Chiefs), Wilson (Bills) et autres, et les riches et excentriques milliardaires devaient se conformer. Depuis Jones, c’est un peu l’inverse, ajoutant des proprios comme Kroenke (Rams), Snyder (Redskins) et Pegula (Bills) et ça mène à des situations d’équipes qui déménagent, à des stades à moitié vides sans ambiance tant que les cotes d’écoute sont bonnes, à des villes prises en otage pour construire des stades neufs, à des maillots à 250$, à des lockouts, au Thursday Night Football en color rush entre les Titans à 2-8 et les Jaguars à 1-9, et à des décisions prises dans le but d’éviter de se faire poursuivre plutôt que pour le bénéfice des fans. On parle aussi d’un gars qui a eu le culot de congédier Jimmy Johnson et qui, dans les années suivantes (où il a joué au DG en se prenant pour un homme de football) a mis sur le terrain des équipes de faible calibre à ses fidèles fans qui payaient le gros prix.
Tagliabue a quand à moi servi de gardien d’une ligue qui roulait bien, mais a été instigateur de bien peu d’innovations qui ont amélioré l’expérience d’être fan.
J’ai bien hâte de voir qui les membres votants du Temple vont élire, dans ce qui sera probablement une des cuvées les moins solides de cette décennie. Reste quand même que plusieurs candidats méritoires seront laissés de côté.

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