Nous continuons et profitons de la saison morte pour vous présenter le résumé de la saison 2015 de chacune des équipes de la NFL. Nous poursuivons avec les Eagles et vos commentaires sont les bienvenus…
Eagles de Philadelphie
Fiche : 7-9
Statut : Éliminé des séries
Résumé de la saison
Je ne pense pas qu’on va pleurer le départ de Chip Kelly à Philadelphie. Celui qui était censé être un révolutionnaire à son arrivée il y a 3 ans s’est rapidement mis ses joueurs à dos, et a effectué de nombreuses décisions douteuses, en allant entre autres recruter des joueurs qui n’allaient pas avec sa philosophie offensive (genre, DeMarco Murray). La cadence frénétique de son attaque a mené à bout de souffle certain des adversaires des Eagles, mais également sa propre défensive. Dans une division qui était à portée de main en 2015, les Eagles ont flanché au mauvais moment et on est toujours sans réponse à savoir si Sam Bradford peut vraiment devenir celui qu’on espérait lorsqu’il fut repêché au premier rang en 2010.
Les Eagles auraient pu partir du bon pied s’ils s’étaient présentés en première demie de leur match initial. Perdant 20-3 à la mi-temps, ils ont tout de même revenus dans le match, pour voir Cody Parkey manquer un placement, et Jordan Matthews faire rebondir le ballon dans les mains de son adversaire. Cette défaite sera la première d’une série de 3 en 4 parties pour amorcer la saison, et les Eagles étaient bien mal partis. Ils gagnèrent toutefois du rythme par la suite, remportant 3 de leurs 4 matchs d’après et arrivaient à la mi-saison avec une respectable fiche de 4 victoires et 4 défaites, avec 3 confrontations faciles à l’horizon (Miami, Tampa, Détroit).
Le résultat : 3 défaites. Le point en commun dans ces 3 défaites? C’est que dans chacune d’elles, Mark Sanchez a joué un rôle central dans l’attaque des Eagles. Comme ce fut si souvent le cas dans sa carrière, Sam Bradford se blessa pendant le match contre les Dolphins, et Sanchez dut venir en remplacement, ce qui ne fut pas positif. Bradford revint au jeu lors de la 13e semaine pour une improbable victoire contre les Patriots. Ils arrivèrent à la 15e semaine toujours avec la possibilité de faire les séries, mais se butèrent à David Johnson, qui connut le match de sa carrière, et offrirent peu d’opposition aux Redskins lors de la semaine suivante. Chip Kelly fut subséquemment congédié, et les Eagles répondirent au congédiement en offrant une belle prestation lors du dernier match de la saison.
On était tous curieux de voir comment Sam Bradford s’en sortirait dans son nouvel uniforme, et surtout, s’il allait être en mesure de rester en santé, lui qui avait manqué 9 rencontres en 2013, et toute la saison 2014. En général, il s’est assez bien débrouillé après un difficile début. Son match contre les Cowboys lors de la deuxième semaine était particulièrement pénible, et ça lui prit un peu de temps avant de s’acclimater à sa nouvelle offensive. Cependant, on a vu une certaine progression plus la saison avançait, et il n’est pas ridicule de penser que s’il n’avait pas cédé sa place à Sanchez pour 2 matchs et demi, les Eagles auraient possiblement remporté la division. Car si Bradford avait était ordinaire, il était bien plus apte que son substitut.
Le printemps dernier, les Eagles avaient surpris bien des gens en échangeant LeSean McCoy, pour le remplacer avec le tandem DeMarco Murray-Ryan Mathews. Pourtant, McCoy était le type de porteur de ballon idéal pour cette offensive, et Murray, tout droit sorti de sa meilleure saison en carrière à Dallas, avait l’air perdu dans le système de Chip Kelly. Le résultat est qu’il passa de 1845 verges au sol à 702, et sa moyenne de verges par course tomba sous les 4 verges pour la première fois de sa carrière. Mathews semblait bien plus à l’aise dans ce système, mais en plus de s’être blessé à quelques reprises, on le sous-utilisa (86 courses de moins que Murray). Darren Sproles eut un impact minime sur l’attaque des Eagles, mais reste un joueur très dangereux sur les unités spéciales (ses 2 touchés sur des retours de botté de dégagement lui en donne maintenant 7 en carrière!).
Ce qui aurait vraiment aidé Bradford en 2015 aurait été des performances plus constantes de ses cibles sur le jeu aérien. Celui qui devait assumer le rôle de partant, Jordan Matthews, aura connu bien des difficultés. Ses 85 réceptions et 997 verges pour 8 touchés cachent le fait qu’il a constamment échappé des ballons, et souvent au mauvais moment. Celui qui le suit pour le nombre de verges est l’ailier rapproché Zach Ertz, avec 853. Cependant, Ertz n’a pas marqué de touché avant la 12e semaine, et il a amassé plus de la moitié de ses verges dans les 4 dernières rencontres de son équipe. La recrue Nelson Agholor n’eut aucun impact, étant un autre receveur sorti de USC dont le talent ne s’est pas transposé au niveau professionnel.
Les Eagles ont terminé dans les bas fonds de la ligue dans la majorité des catégories défensives. Pourtant, l’équipe avait des joueurs de qualité dans l’alignement (Fletcher Cox, Malcolm Jenkins, Walter Thurmond, Jordan Hicks), ce qui aurait dû les rendre un peu plus compétitifs. Quelques raisons pourraient expliquer leur rendement. Premièrement, comme je mentionnais dans l’introduction, la cadence rapide de Chip Kelly peut essouffler ses adversaires, mais également sa propre défensive, surtout si l’attaque ne produit pas. La preuve est que la défensive des Eagles est celle qui a passé le plus de temps sur le terrain de toute la ligue en 2015 (en fait, ça fait la troisième année de suite qu’ils finissent derniers dans cette catégorie). À passer autant de temps sur le terrain, il n’est pas étonnant que les joueurs se fatiguent, et soient moins incisifs. Selon Football Outsiders, les Eagles prirent 22,21 secondes par jeu offensif (soit 3 de moins que les deuxièmes plus proches), et comme l’attaque stagnait par moment, il arrivait souvent que la défensive n’ait qu’une ou deux minutes pour se reposer avant d’être relancée dans l’action.
Les demis de coin des Eagles ont également connu de grandes difficultés. Après avoir signé un faramineux contrat l’an dernier (6 ans pour 63 millions), Byron Maxwell n’a pas du tout livré la marchandise comme partant. Il s’est régulièrement fait battre par les meilleurs receveurs de passes adverses, même qu’à la fin de la saison, il arrivait de le voir placer sur le deuxième et le troisième receveur de l’autre équipe. À plus de 10 millions par année, c’était plutôt décevant. Enfin, un autre problème de la défensive des Eagles aura été sa tendance à accorder de grosses journées pour les porteurs de ballon adverse. On peut penser entre autres à David Johnson (229 verges et 3 touchés) ou Doug Martin (235 verges). À noter toutefois les belles performances du duo de maraudeur Walter Thurmond et Malcolm Jenkins, ainsi que du toujours dangereux Fletcher Cox. Parlant de Cox….
Joueur par excellence : Fletcher Cox
Si le nom de Fletcher Cox ne vous dit rien, c’est que vous ne regardez pas assez de matchs des Eagles. Cox joue un peu le rôle de Jurrell Casey, soit un ailier défensif sur une défensive 3-4. Et tout comme Casey, il n’y a pas de faiblesse dans son jeu. Aussi bon contre la course que contre la passe, Cox a amassé 9,5 sacs du quart en 2015, un sommet dans une équipe qui était assez efficace pour mettre de la pression sur les quarts adverses. Véritable ancrage de cette ligne défensive, il a su passer par-dessus les rumeurs d’échange de l’été dernier pour connaître une autre excellente saison.
Regard sur 2016
Déjà, on sent chez les Eagles qu’on veut faire oublier l’ère Chip Kelly, en réparant certaines de ses erreurs (Byron Maxwell, DeMarco Murray et Kiko Alonso sont tous partis). Je vais me permettre une dernière parenthèse sur Kelly, parce que j’ai l’impression de le dépeindre comme le mal incarné. Kelly fut un assez bon entraîneur en général, comme le démontre sa fiche positive comme entraîneur de l’équipe. Son problème se trouvait surtout à 2 endroits : lorsqu’il fut directeur général, il prit d’étranges décisions, comme échanger des joueurs qui allaient bien avec son système de jeu, ou libérer de bons vétérans (quoiqu’avec sa bague du Super Bowl, je pense qu’Evan Mathis doit se réjouir d’avoir été libéré). Son autre problème est qu’il avait une piètre relation avec ses joueurs, alors que plusieurs d’entre eux n’ont pas hésité à l’écorcher une fois partit.
Mais bon, Kelly n’est plus là, et c’est l’ancien coordonnateur offensif des Chiefs, Doug Pederson qui prend sa place. Pederson aura le mandat d’amener Sam Bradford vers l’élite de ligue, ce qui n’est pas une petite tâche. Ce que l’on souhaite surtout pour cette offensive, c’est que les 2 jeunes receveurs de passes (Jordan Matthews et Nelson Agholor) progressent considérablement, pour donner une vraie chance à Bradford, qui dans toute sa carrière, n’a jamais travaillé avec un receveur de passe étoile. Également, si Zach Ertz peut commencer à produire comme il le fait durant les fins de saison, il pourrait devenir l’un des meilleurs ailiers rapprochés de la NFL. Dans chacune de ses 3 premières campagnes, il a affiché une amélioration pour les attrapés, les verges et les touchés. La prochaine étape serait d’atteindre les 1000 verges.
En défensive, on ne s’est pas vraiment amélioré, mais au moins on a trouvé un remplaçant de qualité pour Walter Thurmond en Rodney McLeod. Le gros point d’interrogation reste au niveau des demis de coin, ce qui devrait être adressé lors du prochain repêchage. On a également hâte de voir comment se passera la deuxième année du secondeur Jordan Hicks, qui avait montré de belles choses avant de se blesser. Bref, on peut envisager quelques scénarios ou les Eagles profiteraient d’une division faible (mais améliorée) pour participer aux séries. On peut aussi envisager une blessure à Sam Bradford au camp d’entrainement et une année de misère! Pour les partisans de l’équipe, souhaitons les premiers scénarios!
Pour tous les résumés 2015 des équipes, cliquez l’image ci-dessous…
