On approche la mi-saison et on commence à avoir une meilleure idée de chacune des équipes, mais ce qu’on remarque c’est à quel point certaines équipes sont affectées par les blessures, ce qui va les rendre plus difficiles à anticiper. J’ai choisi cette semaine deux de ces équipes, les Pats et les Packers.
Quand les Jets ont le ballon : J’étais au match Saints/Patriots la semaine passée et c’était assez évident : au début du match, Talib a sorti Jimmy Graham du match et les Saints ont essayé d’être « cute » par la passe avec des tracés doubles à Darren Sproles, et ça ne marchait pas. Sean Payton s’est tanné et en 2e demie, ils ont sorti le « power running game » et dominé les Pats en courant en plein centre, là où se tenait Vince Wolfork depuis 10 ans avant sa blessure. Ça a marché jusqu’à la toute fin du match, où la défensive s’est tenue pour empêcher le premier jeu qui aurait mit fin au match. A prime abord, on pourrait croire que les Jets sont bien placés pour eux aussi attaquer l’intérieur de la défense des Pats, mais c’est différent : la priorité de coach Darth Hoodie est toujours de stopper ce que vous faites de mieux. La semaine passée, il accordait la course pour contenir Graham et Sproles. Cette semaine, bien que les mauvaises langues vont dire que les Jets ne font rien de bien en attaque, la principale force, c’est l’attaque au sol, et c’est probablement ce sur quoi les Pats vont se concentrer. Une fois contenue, ce sera plus difficile pour Geno de profiter de la feinte pour atteindre la longue passe, à Stephen Hill principalement. Une chose qui joue en faveur de Hill et de Geno est que les Pats seront privés de Aquib Talib, et que l’autre CB, Alfonso Dennard, est plus un gros CB physique qu’une gazelle capable de suivre Hill. Bellichick aime semer la confusion chez un jeune quart et ajuster ses défensives selon ce que l’attaque présente, mais le coordonnateur à l’attaque des Jets, Marty Mornhinweg, est probablement un de ceux qui présente la plus grande diversité et va en donner pour son argent au bon vieux Bill côté tactique.
Quand les Patriot ont le ballon : On verra enfin le Gronk! On verra peut-être les Pats utiliser moins de formations ouvertes à 3 ou 4 WR, et attaquer au sol (parmi tous les TE’s qui sont de receveurs d’élite, Gronk est le meilleur bloqueur). Et la présence de Gronkowski, sur les situations de course ou dans la zone payante, attire l’attention et permet à l’attaque au sol de s’installer plus facilement. La semaine passée c’est le gros Blount qui était le partant, mais c’est Stephan Ridley qui a connu un fort match, même assis dans l’avant-dernière rangée du stade on pouvait voir à quel point il est plus rapide, plus décisif et plus explosif que Blount. Les Jets ont toute une DL, jeune et explosive face à la course comme à la passe, mais leur plan de match est souvent de placer Cromartie contre le meilleur receveur extérieur et jouer 10 contre 10 pour les autres joueurs, mais contre les Pats il n’y a pas vraiment de receveur extérieur qui mérite cette attention. Cette année, le receveur préféré de Brady, c’est celui qui est ouvert! Nonobstant la dernière série héroïque la semaine dernière, Brady a connu des problèmes de précision pendant tout le match. Rex a toujours un plan de match surprenant et non-orthodoxe face à Brady, quelques fois il a eu l’air d’un génie (comme cette année à la semaine 2), et d’autres fois il a eu l’air fou…à suivre.
Ce n’est peut-être pas le duel du siècle quant l’équipe locale est favorite par plus de 10 points, mais, domicile ou non, le « matchup » est particulièrement mauvais pour les Packers, ils pouvaient difficilement tomber, parmi les équipes du calibre des Browns, sur une défensive mieux outillée pour leur faire de la misère.
Quand les Packers ont le ballon : Les Packers jouent sans leur RT, LT et leur meilleur WR. James Jones, qui est le meilleur 3e WR de la NFL à part peut-être Eric Decker, est blessé également. Pas grave, ils ont Rodgers et en plus, ils ont maintenant une attaque au sol? Pas si vite. Les Browns sont capables de dominer la OL des Packers avec leur DL et stopper Lacy, comme ils ont stoppé pas mal tout le monde au sol cette année. Ils sont aussi capables, avec Barkevious Mingo, Paul Kruger et Jabaal Sheard, d’attaquer Rodgers en faisant le tourniquet avec les jeunes OT des Packers. Et enfin, ils peuvent compter sur Joe Haden, qui tient dans sa poche les receveurs #1 adverses depuis le début de l’année, pour sortir Jordy Nelson du match. Sans Cobb et peut-être Jones, Rodgers ne saura plus où se tourner, mais je soupçonne que Jermichael Finley va se faire poivrer de ballons.
Quand les Browns ont le ballon : Nous serons privés d’un duel entre Clay Matthews et Joe Thomas (ce qui aurait été tout un spectacle d’excellence!) par la blessure à Matthews. Il manque aussi aux Packers 2 autres LB’s partants, Nick Perry et Brad Jones. Le bon côté c’est que ça donne du temps de jeu au canadien Andy Mulumba. Ils ont eu le boost du retour de Morgan Burnett, leur meilleur S, et le jeune Casey Heyward, qui avait été si impressionnant l’an passé comme CB, n’a pas joué encore mais est de retour. Ils jouent donc avec une main dans le dos et survivent, c’est tout. L’attaque aérienne des Brows n’est pas très subtile, ils lancent à Josh Gordon et à Jordan Cameron. Après s’être fait démolir par Anquan Boldin à la première semaine, ils ont fait du bon travail face aux receveurs #1, entre autres Sam Shields face à A.J. Green, et la semaine dernière face à Torrey Smith. Ils devraient utiliser la même stratégie face à Gordon, mais traditionnellement ont toujours de la difficulté face aux TE’s athlétiques, ils se sont même fait battre par ce le fantôme de Dallas Clark la semaine dernière, et comment ils vont s’y prendre pour stopper Cameron sera un facteur clé. Brandon Weedon est susceptible à la pression intérieure, lui qui voit de la pression qui n’est pas là, et verra l’intérieur de sa ligne à l’attaque se faire challenger par B.J. Raji, mais remarquez aussi Johnny Jolly qui est de retour en force, et le jeune Mike Daniels, qui excelle sur le « nickel » pour mettre de la pression à l’intérieur. Sans compter les nombreux « double-A gap » blitzes que Dom Capers va lui envoyer.
Il y aura beaucoup d’aspects émotifs dans ce match, bien entendu. J’ose espérer que la foule d’Indianapolis va réserver à Peyton Manning l’acceuil qu’il mérite…mais aussi qu’ils seront super bruyant quand il sera en attaque à japper ses signaux!
Quand les Broncos ont le ballon : Les Broncos sont probablement mieux outillés pour jouer sur la route, à l’intérieur sur le field turf, qu’à la maison dans le froid sur le gazon. Peyton sera comme chez lui, et la profondeur de son unité de receveurs devrait donner toutes sortes de problèmes à la tertiaire des Colts, qui ne casse rien. Peut-être que l’énigmatique Vontae Davis est un des rares CB’s capable de rivaliser athlétiquement avec Demarryius Thomas, mais le reste de la tertiaire devrait en avoir plein les bras avec Welker, Decker et Orange Julius. À noter par contre que les rares mauvais matches que Peyton a connu ont souvent été face à des défensives hybrides 34 comme celle de Chuck Pagano. Mais j’en doute!
Quand les Colts ont le ballon : Ils ne pourront simplement pas s’asseoir sur leur attaque au sol et tenter de garder le match serré, ils doivent suivre le rythme qui sera imposé par les Broncos en attaque. Je m’attends donc à ce que les Colts sortent avec le play-action pour prendre quelques chances sur de longues passes, question de rester dans le match. Dans un monde parfait, cela leur permettrait même de prendre l’avance et ensuite imposer leur attaque au sol pour contrôler l’horloge. Mais les Broncos ont évolué, leur D contre la course est bien plus solide que la perception générale. Et les retours de Von Miller et de Champ Bailey ne feront que rendre les Broncos meilleurs en défense. Peut-être seront-ils un peu rouillés et susceptibles justement au « play-action » ou aux tracés doubles.
En une ou deux lignes, un duel à regarder dans les autres matches:
Chargers @ Jaguars: Toute sa carrière, quand Philip Rivers n’était pas sous pression, il avait l’air d’un futur membre du Temple. Les Jags ne sont pas capables de mettre de la pression depuis aussi longtemps que je me souvienne.
Bengals @ Lions: ou encore, le « prison bowl »? Avec tous les enfants de cœur dans ces deux équipes, est-ce que le FBI sera sur place?
Bills @ Dolphins : Est-ce que le retour de Stephon Gilmore est la piece qui manquait pour compléter une unité défensive suffisemment talentueuse capable d’être dominante?
Buccanneers @ Falcons : À qui Matt Ryan va lancer la ballon sans Roddy White, Julio Jones et Stephen Jackson? Verra t’on Revis sur Gonzo?
Cowboys @ Eagles: Je vais prendre le « over », peu importe c’est quoi. Les deux défensives sont plus que suspectes, manquent de profondeur, et les deux atttaques peuvent marquer rapidement.
Bears @ Redskins: la D-Line des Bears est ravagée et même Brandon Jacobs avait l’Air de Barry Sanders la semaine dernière. Alfred Morris salive. De l’autre côté, la tertiaire des Skins n’est vraiment de calibre pour contenir Marshall et Jeffrey.
Rams @ Panthers : Les deux équipes jouent mieux depuis quelques semaines. On verra laquelle peut prendre un autre pas dans la bonne direction. Je m’intéresse au système de jeu des Panthers, va t’on encore utiliser Cam au sol ou tenter de faire de lui un QB de « dropback »?
49ers @ Titans: La transformation des Titans est venue de Gregg Williams et de ses nombreux blitzes…derrière lesquels ils doivent jouer homme-à-homme. La réposne des 49ers? Le retour du read-option et de la course de Kaepernick!
Texans @ Chiefs : Les Chiefs mènent la ligue pour les sacks. Le Quart des Texans sera Case Keenum, à son premier départ, pas encore habitué à dégainer à la vitesse requise dans la NFL. Bonne chance…
Ravens @ Steelers: Un rare match de 7-6 en perspective…avec le touché marqué par une des défensives ou sur les unités spéciales? La OL des Steelers ne pourra pas protéger Ben face à Suggs et Dumervil.
Vikings @ Giants : Si Eli et les Giants ne sortent pas de leur léthargie à la maison après 10 jours de repos face à cette défensive poreuse, ils ne le feront jamais. Mais comme leur défensive est sujette au long jeu face à AP et à Freeman dont la principale force est la longue passe, un match à pointage élevé est à prévoir.
