La septième semaine de jeu vient de se conclure. Les Patriots sont au 23e rang de l’État des forces. En 5 ans à produire cet exhaustif classement, c’est une première. Jamais la distanciation avec le premier rang n’a été aussi grande. Jamais je n’ai même pensé à les placer aussi bas. Jamais ils n’ont approché la vingtaine. Quatre défaites après six matchs en Nouvelle-Angleterre, c’est l’équivalent de quatre victoires après six matchs à Cleveland. Il n’y a qu’en 2020 que ça peut arriver.
Pensez-y, depuis 2010, les Patriots ont joué 10 saisons complètes de 16 parties. Une seule fois ils ont obtenu plus de 4 défaites sur ces 10 saisons complètes. C’était en 2018, et ils ont quand même gagné le Super Bowl cette année-là. Ce qui se passe en ce moment est une anomalie dans l’ère Bill Belichick. Par contre, leur fiche de 2-4 n’est absolument pas une anomalie par rapport à leur niveau de jeu en 2020. Depuis le retour de Cam Newton, ils ont joué leur pire séquence de 2 matchs que j’ai vue dans ma vie (désolé pour les lecteurs plus âgés, je n’ai aucun souvenir des Pats du début des années 90). Ils n’ont perdu que par 6 points contre les Broncos, mais ce pointage n’est pas indicateur de l’allure de match. Ils ont été complètement dominés, tout comme ils l’ont été contre les 49ers et Newton est l’ombre de ce qu’il était avant de contracter le virus.
Quand vient le temps d’analyser les Patriots, on fait souvent référence à la « Patriot Way », cette culture d’équipe qui les rend imperméables aux effets négatifs d’échange, de blessures, de mauvais choix au repêchage, de joueurs au caractère douteux. Huit joueurs décident de ne pas jouer la saison par crainte de Covid. Ils vont s’adapter. Ils perdent Tom Brady, leur quart qui les a aidés à gagner 6 Super Bowl. Ils vont s’adapter. Ils ont encore le pire groupe de receveurs de la NFL. Ils vont s’adapter. Leur quart et leur meilleur joueur testent positifs à la Covid. C’est les Patriots, ils vont s’adapter. Mais justement, on voit en ce moment qu’il y a des limites aux adaptations. La combinaison de toutes les absences dues au virus, de mauvais repêchages successifs et du départ de Brady montre que les Patriots sont humains. Même un génie du mal comme Bill Belichick ne peut pallier ces problèmes.
La bonne nouvelle dans tout ça, c’est qu’il n’y a que 6 matchs de joués. Donc, il est toujours possible qu’ils gagnent le Super Bowl en février prochain tout en citant cet État des forces comme leur motivation comme il l’avait fait avec un article de Grantland en 2014 (voir, 3 :36). Disons simplement que les chances sont minces.
*Le chiffre entre parenthèses désigne le rang de la semaine précédente
1 (1). Chiefs (6-1)
Toujours les Chiefs au premier rang. Il y a un bon débat entre eux et les Steelers. Plusieurs vont leur favoriser les Steelers et leur fiche immaculée, la seule de la NFL. Pas ici. À mes yeux, le calibre des adversaires des Chiefs a été plus élevé et même s’il y a un petit déficit au niveau de la défensive, elle est meilleure que sa réputation le suggère.
2 (2). Steelers (6-0)
L’écart qui les sépare de la première place est aussi mince que les chances de revoir Duck Hodges partant dans la NFL. Ils ont peut-être le plus bel équilibre de la ligue entre l’offensive et la défensive.
3 (4). Ravens (5-1)
Ils profitent de leur semaine de congé pour ajouter Yannick Ngakoue, un pur spécialiste de la pression sur les quarts. L’avantage d’avoir des équipes compétentes dans leur division est que ça les force à se dépasser.
4 (6). Buccaneers (5-2)
La meilleure équipe de la NFC et il y a un bon écart entre eux et les Packers. Tom Brady est en train de donner raison à ceux qui expliquaient ses performances couci-couça en Nouvelle-Angleterre par le manque de talents offensifs de son ancienne équipe. Il a 15 passes de touché contre 1 interception à ses 5 derniers matchs.
5 (5). Titans (5-1)
Une des joies de regarder les Titans semaine après semaine est qu’ils n’abandonnent jamais. Peu d’équipes auraient rebondi d’un retard de 14-0 où ils n’ont touché au ballon qu’une seule des 17 premières minutes. Même avec 20 points de retard on les sentait toujours présents, et malgré la défaite, ils nous montrent que leur place dans le top-5 est méritée.
6 (7). Packers (5-1)
Les Packers ont prouvé une fois de plus qu’ils n’ont aucun souci contre les équipes avec des défensives déficientes. Tout un match pour Davante Adams, ses 196 verges constituant 69% des verges de réception de l’équipe durant ce match!
7 (3). Seahawks (5-1)
C’est jamais facile avec les Seahawks. Avant leur défaite, ils avaient peiné contre les Patriots, Cowboys, Dolphins et Vikings. Pas exactement la crème de la ligue. Les problèmes de leur défensive les rattrapent finalement.
8 (8). Bills (5-2)
Ils déçoivent depuis 3 matchs, mais ils pourront peut-être se servir de cette victoire contre les Jets pour redonner confiance à leur défensive. Les 4 verges d’attaque permises en deuxième demie sont le plus bas total depuis 40 ans.
9 (11). Saints (4-2)
En excluant la possession pour confirmer la victoire à la fin, les Saints ont obtenu au moins 49 verges d’attaque sur chacune de leurs possessions. Ils n’ont peut-être les ressources et le quart pour des jeux explosifs, mais ils sont méthodiques, et c’est pourquoi le retour de Michael Thomas, tellement bon dans les zones courtes et intermédiaires, est si important.
10 (12). Rams (5-2)
Ils ont joué un super match de positionnement sur le terrain, forçant Nick Foles et les Bears loin dans leur territoire sur chacune de leurs possessions. Une recette à succès, l’attaque des Bears n’a marqué que 3 points. Une belle façon de rebondir après un match décevant contre les 49ers.
11 (17). Cardinals (5-2)
Belle résilience des Cards pour revenir de 10 points tard au 4e quart contre les Seahawks. C’est vraiment dommage que Chandler Jones doive rater la saison, parce que leur défensive montre des signes d’aplomb que l’on ne voyait pas l’an dernier. Au moment où elle devait être le plus épuisée, elle force 2 dégagements et une interception en fin de match pour donner une chance de gagner à son équipe.
12 (21). 49ers (4-3)
Prestation dominante des 49ers en Nouvelle-Angleterre à l’aube d’un important duel contre les Seahawks. Ce sont 2 bons matchs de suite de leur part, mais 2 matchs où ils avaient l’avance durant tout le match. Ils ne nous ont pas encore montré qu’ils pouvaient jouer avec un retard cette saison.
13 (9). Raiders (3-3)
Les Raiders l’échappent à leur retour de congé, après une semaine où ils pensaient peut-être jouer sans leur ligne à l’attaque au complet. Quatre des membres ont pu participer au match en fin de compte et malgré quelques remous, c’est en défensive que les plus gros problèmes se sont manifestés.
14 (10). Bears (5-2)
Le match du lundi soir a exposé les limites des Bears et de l’attaque de Nick Foles. On a senti bien rapidement que leur offensive n’allait rien faire de bon contre une unité motivée.
15 (15). Colts (4-2)
Congé pour les Colts. Après 6 matchs, ils ont eu l’exact opposé du calendrier des Texans, avec 6 matchs assez faciles. C’est pourquoi on sent qu’ils ont légèrement sous-performé malgré 4 victoires. On a hâte de les voir avec la séquence plus ardue qui s’en vient.
16 (13). Panthers (3-4)
Je ne me souviens pas d’avoir vu une équipe terminer un match avec seulement 6 possessions offensives. La nature de ce match a joué contre les Panthers, qui n’avaient pourtant pas de difficultés à faire bouger le ballon. Leur défense en 3e essai les a coulés (12 conversions en 14 tentatives pour les Saints).
17 (16). Browns (5-2)
Voilà comment on rebondit d’un mauvais départ. Baker Mayfield termine son match en complétant 22 de ses 23 passes pour 5 touchés, sa seule passe incomplète étant un « spike ». Les problèmes des Browns dans leur division sont uniquement en dehors de l’Ohio.
18 (18). Chargers (2-4)
Une autre belle prestation de Justin Herbert dans la victoire, mais les Chargers ont vraiment joué avec le feu contre la 31e équipe de ce classement et c’est inquiétant. C’est d’ailleurs de tendance avec leur saison, des résultats sous leur niveau de jeu et pour cette raison j’ai peur pour le poste d’Anthony Lynn.
19 (19). Lions (3-3)
Peu importe la façon, les Lions vont prendre la victoire. N’empêche, on s’attendait à moins de hauts et de bas contre une défense reconnue pour donner surtout des hauts à ses adversaires.
20 (20). Dolphins (3-3)
Les Dolphins profitent de leur congé pour annoncer un changement au poste de quart. Ce sera l’équipe de Tua Tagovailoa à partir de maintenant, un geste inattendu vu la forme de l’équipe. En même temps, c’est peut-être parce que les éléments en place sont meilleurs que prévu que les Dolphins se permettent d’envoyer le futur de leur équipe dans la mêlée.
21 (22). Broncos (2-4)
Depuis son retour de blessure, Drew Lock est vraiment mauvais. C’est en dépit de lui qu’ils avaient battu Pats et il n’a rien fait pour donner un quelconque défi aux Chiefs. Sur les 3 matchs qu’il a joués cette saison, pas une seule fois les Broncos ont marqué 20 points.
22 (23). Eagles (2-4-1)
Une victoire qui pourrait changer leur saison, et en même temps, qui montre qu’ils sont encore à des lustres des meilleures équipes. On dirait bien que pour une deuxième saison de suite, ils vont pouvoir compenser leur nombre incalculable de blessures par l’incompétence de la division.
23 (14). Patriots (2-4)
Les quelques bons matchs de Cam Newton en début de saison nous donnaient espoir qu’il était vraiment de retour en santé. Depuis, on a l’impression de revoir le Cam blessé de ses dernières années en Caroline. Sa motion de passe semble tellement peu naturelle, j’ai peur que ses soucis d’épaule soient encore présents.
24 (25). Falcons (1-6)
Une autre défaite crève-cœur. Dommage, parce que leur défensive jouait un 2e match respectable de suite, et respectable est tout ce que l’on demande après leur début de saison. Pauvre Todd Gurley. Je n’ai pas le souvenir d’un joueur qui s’en est autant voulu d’avoir marqué un touché.
25 (24). Texans (1-6)
Ils ont affronté 5 des 6 premières équipes de ce classement et perdu les 5 matchs en donnant 34,4 points en moyenne. D’une part, c’est un peu injuste pour les Texans, mais de l’autre, on dit que l’on reconnait la vraie valeur d’une équipe dans l’adversité. À ce niveau, ils ont échoué toute la saison.
26 (26). Vikings (1-5)
Semaine de congé pour les Vikings cette semaine. Ils ont déjà enclenché la reconstruction avec l’échange de Yannick Ngakoue, ce sera intéressant de voir si d’autres le suivront.
27 (28). Bengals (1-5-1)
Si vous êtes positifs, vous regardez Joe Burrow et vous voyez en lui un quart de premier plan qui amènera de bien meilleurs jours pour les Bengals. Si vous êtes négatifs, vous voyez une défensive qui a terminé son match en donnant 5 touchés sur les 5 dernières possessions, et qui est tellement mauvaise qu’elle annule les beaux jeux de son quart.
28 (30). Washington FT (2-5)
Ils ont eu le bon adversaire au bon moment. Ça prend quand même une super journée pour limiter une équipe à 142 verges d’attaque. Les équipes sans ligne à l’attaque de qualité vont détester les affronter.
29 (27). Cowboys (2-5)
Le talent dans cette équipe est meilleur que la 29e place, mais l’ensemble est une catastrophe en ce moment. Ils ont possiblement été la pire équipe de la NFL dans les 2 derniers matchs. C’était horrible même avant qu’Andy Dalton se fasse arracher la tête.
30 (29). Giants (1-6)
Malgré un bel effort de leur front défensif, ils sont incapables de protéger une avance de 11 points en fin de 4e quart et perdent un autre match contre les Eagles. La dernière fois qu’ils ont battu les Eagles, ils avaient accédé aux séries. C’était en 2016.
31 (31). Jaguars (1-6)
Six matchs de suite que les Jaguars allouent 30 points et plus. Sans surprises, ils ont perdu ces 6 matchs. Le coordonnateur défensif, Todd Wash, porte bien son nom.
32 (32). Jets (0-7)
Ils ont eu toutes les chances du monde de battre les Bills et ils n’ont obtenu qu’un seul premier essai dans la deuxième demie au complet. Ce n’est pas étonnant en tenant compte de leurs standards cette saison, mais c’était décevant parce qu’ils retrouvaient Sam Darnold, Mekhi Becton et Denzel Mims.
