Après la pas-si-mal performance de Brian Hoyer ce dimanche, les Texans sont pris dans la spirale de la médiocrité. Essentiellement, ils ont un club solide, mais un QB qui ne pourra jamais le mener plus loin. Tant qu’ils n’auront pas trouvé de QB, ils sont condamnés à osciller entre 6-10 et 9-7. Et la meilleure façon de trouver un quart, c’est de repêcher dans le top-5 (il y a des exceptions, mais 12 de mes 16 meilleurs QB’s en 2014 sont d’anciens choix de 1ere ronde), ce qui ne leur arrivera probablement pas… justement parce qu’ils sont trop forts ailleurs.
Dommage pour eux, car ils en ont eu une, une saison de misère, en 2013, qui les a positionnés pour faire l’acquisition d’un quart de franchise au repêchage de 2014. Alors la question se pose : et si les Texans en avaient profité pour se repêcher un jeune QB qui serait aujourd’hui perçu comme le futur de la concession, tout en produisant assez pour qu’ils aspirent aux séries cette année?
Les Texans avaient le premier choix et, croyant qu’aucun QB n’était digne du premier choix, ont choisi le phénomène Jadeveon Clowney. Après une année manquée pour cause de blessure, il fait ses débuts cette année et s’en tire relativement bien. Il n’a pas encore de sacks, mais se rend au QB (12 « hurries ») et d’excellentes cotes de défensive contre la course par PFF. Au retour d’une opération de microfacture, une blessure très sérieuse, on ne pourrait pas réellement demander mieux. Mais comme il fallait s’y attendre, car en compensant pour une blessure à la jambe on s’en cause souvent d’autres autour, il a une autre blessure cheville et n’a pas joué la semaine 6.
Pour compenser pour l’absence d’un QB de franchise, il aurait fallu que Clowney soit dominant au point d’empêcher les autres équipes de doubler J.J. Watt, ce qui ferait en sorte que leur défensive pourrait contrôler le match à elle seule. Un peu comme c’est le cas avec Von Miller et Demarcus Ware à Denver en ce moment, qui compensent pour les lacunes de Peyton Manning. Ce n’est pas le cas de Clowney, du moins pas encore.
Blake Bortles a été le premier QB choisi cette année-là. Après une première saison difficile (il fallait s’y attendre dans son cas), il fait des progrès cette année, se classant dans le milieu du peloton en terme de coefficient d’efficacité, et au 11e rang selon PFF. On peut donc se poser la question à savoir ce que les Texans auraient l’air avec Bortles, sans Clowney, mais ce serait probablement plus optimiste comme portrait qu’avec Mallett et Hoyer. Je suis convaincu que les Texans n’auraient pas repêché Johnny Manziel, mais s’ils l’avaient fait, ils s’en mordraient les doigts eux aussi.
Là où ils paraissent mal, c’est qu’ils ont refusé d’avancer, comme les Vikings l’ont fait, pour prendre Teddy Bridgewater au choix #32. Au choix #33 au début de la 2e ronde, ils ont laissé passer Derek Carr qui était disponible, préférant le garde Xavier Su’a-Filo, complètement inutile jusqu’ici. Bridgewater et Carr sont eux aussi dans le milieu de peloton pour le coefficient d’efficacité, et dans le top 15 dans les cotes de PFF, tout juste Bortles, mais le consensus est qu’ils seront des QB’s partants de qualité dans la NFL, sans être des stars. Ils auraient le meilleur des deux mondes, Clowney ET un QB pour le présent et le futur.
Ils ont choisi Tom Savage en 4e ronde, un quart qui avait beaucoup d’outils, mais besoin de raffinement, mais qui a été blessé à sa seule présence l’an dernier et est présentement sur le IR. À voir comment les deux autres ont joué à la chaise musicale, il est raisonnable de croire que s’il était en santé il serait le quart partant des Texans en ce moment, quoi que les murmures sont que l’organisation est plutôt déçu de son cheminement.
Mallett et Hoyer ne sont pas seuls à blâmer pour les déboires des Texans, mais portent une large part du blâme sur leurs épaules, et même s’ils offrent une bonne performance ici et là, cette franchise va faire du sur-place tant qu’ils n’auront pas identifié leur QB d’avenir, qui viendra de l’extérieur de l’organisation. Dommage, car ils avaient non pas une mais deux occasions de le faire au repêchage de 2014 et ont choisi de regarder ailleurs. Au grand bonheur des Jaguars, Vikings et des Raiders, qui eux ont une pierre angulaire autour de laquelle bâtir.
