Après des mois de spéculation, Aaron Rodgers se dirige enfin vers la Grosse Pomme…
Dix-huit ans se sont écoulés depuis la fameuse dégringolade de Rodgers lors du repêchage de 2005, alors qu’il semblait tout désigné pour être le premier choix… avant d’être choisi par les Packers à la 24e place. Il y a deux ans, quelques heures avant le début du repêchage de 2021, des informations ont fait surface selon lesquelles Rodgers voulait quitter Green Bay. Il est finalement resté et a remporté un nouveau titre de MVP, mais cela indiquait clairement que sa carrière légendaire ne s’achèverait pas en vert et or.
Bien sûr, en trouvant un terrain d’entente lundi, les Jets et les Packers peuvent désormais se concentrer sur leurs plans de recrutement sans que le spectre de Rodgers ne vienne planer sur les soirées du jeudi et/ou du vendredi. Il n’en reste pas moins que cette transaction, aussi attendue soit-elle, marque un changement important dans le paysage de la NFL et semble faire pencher la balance du pouvoir du côté de l’AFC.
L’échange
Les Jets obtiennent d’un côté Rodgers, le 15e choix du repêchage de 2023 ainsi qu’un autre de cinquième ronde (170e au total).
De l’autre côté, les Packers obtiennent le 13e choix à l’encan 2023, un choix de deuxième ronde (42e au total) et un de sixième ronde (207e) la même année, en plus d’un choix conditionnel de deuxième ronde en 2024 qui en deviendra un de première ronde si Rodgers effectue 65 % des jeux.
Les Packers se tournent maintenant vers l’avenir, soit Jordan Love, son successeur logique.
Les Gagnants
- Les Jets à court terme : L’équipe a le meilleur QB depuis… Brett Favre en 2008 et… Joe Namath en 1968. Leur nouveau QB1 est en théorie la pièce manquante, comme Tom Brady l’a été pour les Buccaneers de Tampa Bay en 2020 et Matthew Stafford l’a été pour les Rams de Los Angeles en 2021.
- Les Packers à long terme : Aussi bon que Rodgers ait été pour eux – même si, comme Favre, il n’a apporté avec lui qu’un seul championnat – il était devenu évident qu’il était temps pour les deux parties de se séparer plutôt que d’endurer mutuellement un autre feuilleton de la saison morte (et peut-être même de la saison régulière).
- Les QB de la conférence AFC : Rodgers passe à l’AFC, rejoignant le QB des Bills Josh Allen, le QB des Bengals Joe Burrow, le QB des Chargers Justin Herbert, le QB des Ravens (??) Lamar Jackson, le QB des Jaguars Trevor Lawrence, le QB des Chiefs (et MVP en titre) Patrick Mahomes, le QB des Browns Deshaun Watson et le QB des Broncos Russell Wilson. Quelle liste ! Et dire qu’au moins deux d’entre eux seront éliminés de la course aux éliminatoires en 2023.
- Nathaniel Hackett : Le coordonnateur offensif récemment embauché par les Jets occupait le même poste à Green Bay lorsque Rodgers a remporté ses deux derniers trophées MVP et il a clairement la confiance du vétéran. Hackett devrait également être en mesure d’assurer une transition en douceu. Et qui sait ? Peut-être que les choses se passeront suffisamment bien pour que Hackett ait une nouvelle chance d’obtenir un poste de coach en chef après son passage désastreux chez les Broncos de Denver l’année dernière.
- Jordan Love : Comme Rodgers bien des années avant lui, il entame sa quatrième saison en NFL avec une équipe qu’il peut enfin appeler la sienne. Et, comme Rodgers, Love a montré une amélioration progressive lors de ses rares apparitions sur le terrain au fil des ans.
Les Perdants
- Les Patriots : À quand remonte la dernière fois où toutes les équipes de l’AFC Est ont eu un meilleur quart-arrière que les sextuples champions du Super Bowl ? Cela ne s’est jamais produit au 21e siècle, c’est certain.
- Brian Gutekunst : Même si la gestion de l’ego de Rodgers est clairement devenue trop importante, la capacité du DG de Green Bay à communiquer avec son vestiaire – et son meilleur joueur – doit faire l’objet d’un examen approfondi compte tenu de la façon dont tout cela s’est déroulé. Et avec le départ de Rodgers du Wisconsin, il pourrait devenir beaucoup plus difficile d’attirer des agents libres au pays des Cheeseheads, surtout si Love connaît des ratés.
- Zach Wilson : Mis sur le banc à deux reprises en 2022, celui dont New York espérait qu’il mettrait fin à la malédiction de Joe Willie (Namath) pourrait bien avoir joué son dernier match pour les Jets. Les coéquipiers de Wilson – Gardner, Garrett Wilson et le RB Breece Hall entre autres – ont ouvertement fait pression pour Rodgers sur les médias sociaux au cours des derniers mois, ce qui en dit long sur la manière dont ils considèrent Zach Wilson, qui a sans doute été le pire quart-arrière partant de la ligue au cours des deux dernières saisons. Les dirigeants de l’équipe n’auront pas à se prononcer sur son avenir avant l’année prochaine, lorsque l’option de cinquième année de Wilson sera déclenchée ou non.
- Les Packers à court terme : L’édition de cette année aura l’occasion de voir ce qu’elle a derrière le centre tout en allant de l’avant avec Love. Cependant, Green Bay devra également payer 40 millions de dollars de « charges salariales mortes » (Dead Money) pour ne pas avoir Rodgers dans l’équipe. C’est ainsi que les choses se passent. N’oublions pas que les Packers ont cumulé une fiche 6-10 en 2008, la première année de Rodgers aux commandes.
- La NFC : Rodgers n’est plus là. Brady n’est plus là. Même… Carson Wentz n’est plus là. Mais la conférence semble aussi faible qu’elle ne l’a peut-être jamais été, probablement à part les Eagles de Philadelphie et les 49ers de San Francisco, qui ont participé au championnat de la NFC l’an dernier – comme des prétendants légitimes au titre de champion.
- Matt LaFleur : L’entraîneur de Green Bay, qui a remporté 13 matchs de saison régulière et la NFC Nord à chacune de ses trois premières saisons avant de chuter à 8-9 en 2022, devra maintenant vraiment faire ses preuves sur la ligne de touche dans l’ère post-Rodgers.
Source: USA Today
