Tenter de prédire ce que fera Bill Belichick, le dirigeant le plus imprévisible du sport professionnel, n’est pas chose aisée. Belichick est un individu complexe et il ne révèle pas facilement ce qu’il a en tête. Ceux qui visionnent régulièrement ses conférences de presse savent que ce sont les actions de Belichick qu’il faut regarder parce qu’autrement, il est passé maître dans l’art de dissimuler ses intentions.
Évidemment, loin de moi l’idée de prétendre avoir les réponses à toutes les questions, mais à ce stade, maintenant que l’autonomie et le repêchage sont derrière nous, je pense pouvoir relever des indications assez claires de la direction vers laquelle se dirige Belichick.
On s’entend que la prochaine saison en est une de transition pour les Patriots (pour les raisons que je vous explique dans ce texte). Ce qui ne veut pas dire que l’équipe est destinée à ne pas faire les séries en 2020. Au contraire.
Si on ne peut pas s’attendre raisonnablement à un Super Bowl en 2020 (les partisans des Pats auront avantage à diminuer leurs attentes), on peut penser que Belichick a réussi en très peu de temps à créer un contexte ou le club sera très compétitif (une présence en séries n’est pas à exclure) tout en mettant en place les fondations de ce à quoi l’équipe devrait ressembler au cours des prochaines années.
Suite au départ de Brady, beaucoup de partisans sont inquiets de la situation de l’équipe au poste des quarts-arrières et on peut comprendre. Si le nom de Jarret Stidham (ou celui de Brian Hoyer) n’est pas synonyme de confiance, sachez que le plan de Belichick pour bien entourer son jeune quart-arrière et le placer en situation de succès est rassurant.
Intrigués? Pour vous faire une idée plus précise du plan des Patriots pour la prochaine saison ainsi que des résultats qu’on peut attendre de l’équipe, je vous invite à lire le texte qui suit.
1- LE CONTEXTE
La fin d’un cycle
En 2014, l’année de la victoire au Super Bowl 49 (contre les Seahawks), l’âge moyen des Patriots était de 25.5 ans. À l’époque, c’était la plus jeune équipe de l’histoire à remporter un Super Bowl. Les Pats étaient alors au début d’un cycle.
Cinq années et trois Super Bowl plus tard, le cycle est évidemment refermé. Le noyau de joueurs à considérablement vieilli (moyenne d’âge de 27 ans, soit la plus vieille équipe de la NFL en 2019). Le temps a fait son œuvre et la nécessité de rajeunir l’alignement est un élément déterminant qu’il faut avoir en tête dans la compréhension du plan que Belichick tente de mettre en place.
Les attentes des partisans envers l’équipe de 2020 doivent tenir compte de cette réalité et demeurer réalistes.
Le départ de Brady (et de plusieurs vétérans)
Voir des joueurs (et des entraîneurs adjoints) de qualité quitter pour d’autres organisations pendant la saison morte (souvent pour des raisons salariales) est devenu une habitude en Nouvelle-Angleterre. C’est le lot de toutes les équipes championnes dans toutes les ligues de sports qui comportent un plafond salarial. C’est dans l’ordre des choses et les Patriots ne font pas exception à la règle. C’est d’ailleurs ce qui rends si difficile les championnats multiples à notre époque.
Évidemment, les Pats ont perdu plusieurs joueurs de qualité (Kyle Van Noy, Jamie Collins, Duron Harmon, Rob Gronkowski), mais aucun départ n’a fait aussi mal que celui du visage de la franchise depuis le début des années 2000, le quart arrière Tom Brady. Le départ de Brady a causé une telle onde de choc qu’en mars, pendant quelques jours, c’est la seule nouvelle qui a battu le COVID-19 en matière d’exposition médiatique.
Les Patriots ont toujours su trouver des solutions suite aux départs de leurs joueurs. Mais cette fois ci, la situation est différente. Le départ de Brady exige une restructuration en profondeur de l’équipe. Ce qui a fait le succès des Patriots au cours des dernières années n’existe plus. Pas sans Brady. Belichick doit repenser toute l’équipe, trouver d’autre moyens de gagner des matchs. Il en va ainsi pour toutes les organisations qui perdent un joueur bannière comme Brady.
La situation salariale précaire de l’équipe
Dans la poursuite de leur objectif de remporter des Super Bowl, les Patriots ont dû prendre certaines décisions à court terme au cours des dernières années. Ce qui est correct. Une organisation sportive qui se trouve dans sa fenêtre d’opportunité devrait toujours raisonnablement privilégier le court terme, pas vrai?
Cependant, certaines de ces décisions ont placées les Patriots dans une situation financière précaire pour la saison 2020. Actuellement, l’équipe est coincée sous le plafond salarial (moins de 2 millions de dollars de disponibles) notamment en raison d’un montant important de plus de 24 millions de dollars en « dead money » (c’est-à-dire l’argent payée à des joueurs qui ne sont plus sous contrat avec l’équipe). À ceux qui ont trouvé que les Patriots avaient été calmes sur le marché des joueurs autonomes, ne cherchez pas plus loin l’explication. La situation financière de l’équipe ne permettait pas d’être d’avantage agressif.
La situation financière de l’équipe pour 2021 est cependant complètement différente avec plus de 100 millions de marge de manœuvre sous le plafond salarial. Financièrement parlant, 2020 est une année de transition pour les Patriots dans l’attente de jours meilleurs en 2021. C’est aussi un fait à garder en tête dans la compréhension du plan Belichick. Belichick installe les fondations de sa prochaine équipe actuellement, mais on peut s’attendre à le voir beaucoup plus agressif en 2021.
2- LE PLAN
La situation des quarts-arrières
C’est le point le plus intriguant et celui qui, à juste titre, préoccupe le plus les partisans.
Actuellement, les Patriots ont deux quarts-arrières sous contrats : Jarret Stidham et Brian Hoyer. Beaucoup de fans s’attendent à voir les Patriots signer un quart sur le marché des joueurs autonome, mais ce n’est pas ce à quoi je m’attends et je le mentionne depuis le début.
En 2008, lorsque Tom Brady s’est blessé pour la saison (lors de la 1ère série offensive du 1er match de la saison en raison d’un vicieux plaqué de Bernard Pollard des Chiefs de Kansas-City), Bill Belichick a refusé d’aller chercher de l’aide à l’extérieur de l’organisation. Malgré toutes les rumeurs, Belichick a remis les commandes de l’offensive au quart substitut Matt Cassel. Rappelons que Cassel, un choix de 7e ronde, n’avait débuté aucun match en NCAA. Il paraissait impensable à l’époque de titulariser Cassell. C’est pourtant ce que Belichick a fait avec succès puisque les Patriots ont connu une saison de 11 victoires 5 défaites.
Il est important de rappeler que Belichick avait annulé à la dernière minute des visites de vétérans qui offraient leurs services aux Pats parce qu’il croyait important d’envoyer à toute l’organisation un message de confiance envers Cassel. Évidemment, le passé n’est pas toujours garant de l’avenir et on ne peut présumer de rien, mais il est probable que Belichick optera pour la même stratégie en 2020. Attendez-vous à ce que Jarret Stidham soit le partant de l’équipe avec Brian Hoyer comme substitut et attendez-vous également à ce que Belichick ne fasse pas l’acquisition d’un vétéran pour appuyer Stidham. L’objectif sera de ne pas envoyer de messages contradictoires et de ne pas provoquer une controverse de quart-arrières.
Ceci étant dit, il est loin d’être garanti que Stidham sera le quart partant de l’équipe en 2021. 2020 est une année de transition alors il n’y a aucune urgence. En utilisant Stidham, Belichick se donnera un an pour évaluer ses options et déterminer l’avenir de l’équipe à la position (y compris la possibilité de continuer avec Sthidam s’il remplit correctement son mandat en 2020). C’est définitivement la chose à faire et Belichick est beaucoup trop intelligent pour se lier à un vétéran « moyen » dans un geste de panique.
Qui est Jarret Stidham?
Stidham a connu un parcours atypique en NCAA.
À sa sortie de l’école secondaire, il était considéré comme un prospect 5 étoiles. Stidham a connu un début remarquable avec Baylor à sa 1ère année en NCAA. J’ai eu la chance de voir le 1er départ de Stidham. C’était en 2015 contre Kansas-State. Il avait lancé pour plus de 400 verges et 3 passes de touchés dans une victoire de 31-24. Stidham, qui était à ce moment de loin le meilleur quart dans l’alignement de Baylor malgré son statut de recru, avait connu 2 autres performances solides avant de se blesser pour le reste de la saison.
Suite à des scandales à caractère sexuels survenu à l’université Baylor et révélés durant la saison-morte (dans lesquels il n’était impliqué d’aucune façon, rassurez-vous), Stidham a pris la décision de transférer en catastrophe après la saison 2015. Le reste de la carrière de Stidham en NCAA a été chaotique et s’apparente à de la gestion de crise.
Après une année perdue en raison des règles de la NCAA relatives aux transfert, Stidham a évolué à Auburn, un système mal adapté pour lui, pendant 2 ans. La saison 2017 a été fructueuse pour lui puisqu’il a complété plus de 66% de ses passes pour plus de 3000 verges et 18 passes de touchés (6 interceptions). Des chiffres très acceptables. Surtout dans le contexte ou les Tigers ont connu une excellente saison terminant avec une fiche de 10-4 et une présence en finale de la conférence « SEC », la plus forte de la NCAA. Pas si mal. À ce stade, Stidham était considéré comme un choix de fin de 1ère/début de 2e ronde. Il a cependant décidé de revenir à Auburn pour une dernière saison (en 2018) ou il a performé en dessous des attentes. Une mauvaise décision de sa part.
Lors du repêchage de 2019, Bill Belichick a fait ce qu’il fait probablement le mieux : obtenir à rabais un joueur qui a évolué dans un système qui ne mettait pas ses qualités en valeur. Stidham a été un choix de 4e ronde, mais il possède un potentiel plus intéressant que ça surtout si on se fie à sa saison recrue (2015), ainsi qu’à sa 1ère saison à Auburn (2017).
Sitdham possède un excellent bras, puissant et précis. Par séquence, il a démontré toutes les qualités d’un solide partant en NFL, y compris une excellente prise de décision. Par contre, son manque de constance n’est pas sans inquiéter. Une partie au moins de cette inconstance peut probablement être imputable au fait qu’il évoluait dans un système qui ne le mettait pas en valeur à Auburn, mais on ne peut mettre toute la faute sur des facteurs extérieurs et Stidham a sa part de responsabilité
Il faut mettre ce genre de chose en perspective, mais il est quand même important de souligner que Stidham a connu une excellente première présaison 2019, la meilleure sous l’ère Belichick/Brady pour un quart recru (supérieur à Garoppolo). C’est encourageant pour la suite des choses.
Mon évaluation de Stidham à ce stade, c’est qu’il a, dans le pire des cas, il possède un potentiel comparable à Kirk Cousins au même âge (lui-même un ancien choix de 4e ronde tout comme Stidham). Et dans le meilleur des cas, bien encadré par un des plus grands développeurs de talent dans l’histoire du football (Belichick), qui sait jusqu’où il pourrait aller ?
Le repêchage
Je l’ai mentionné précédemment, la situation financière des Pats ne leur laissait que peu de marge de manœuvre au niveau de l’autonomie. C’est donc via le repêchage que l’équipe devait chercher du renfort.
Voici la classe de 2020 des Patriots :
2 (5) Kyle Dugger, demi de sûreté, Lenoir-Rhyne
2 (28) Josh Uche, secondeur/ailier défensif, Michigan
3 (23) Anfernee Jennings, secondeur/ailier défensif, Alabama
3 (27) Devin Asiasi, ailier rapproché, UCLA
3 (37) Dalton Keene, ailier rapproché, Virginia Tech
5 (14) Justin Rorhrwasser, botteur, Marshall
6 (3) Michael Onwenu, garde offensif, Michigan
6 (16) Justin Herron, bloqueur offensif, Wake Forrest
6 (25) Cassh Maluia, secondeur, Wyoming
7 (16) Dustin Woodard, centre offensif, Memphis
Le fait saillant du repêchage, ce qu’il faut retenir selon moi, c’est le fait que les Patriots aient sélectionnés 2 ailiers rapprochés en 3e ronde (Devin Asiasi et Dalton Keene). Asiasi excelle comme receveur de passes sur les tracés intermédiaires et longs, alors que Keene est supérieur avec le ballon dans les mains (sur les passes pièges et dans un rôle de dépanneur). Deux joueurs polyvalents, mais surtout très complémentaires. Les deux sont reconnus comme d’excellents bloqueurs (je confirme pour avoir étudié leurs films) et seront des atouts dans les situations de course. Individuellement, je ne suis pas en amour avec ces choix, mais ensemble, en raison de leur complémentarité, ces sélections prennent tout leur sens. Ces sélections, tels que je
Également à souligner, en début de repêchage, Belichick a aussi acquis 3 joueurs défensif (Kyle Dugger et Josh Uche en 2e ronde, puis Anfernee Jennings en 3e ronde). Uche et Jennings sont des secondeurs et Dugger est considéré comme un demi de sûreté, quoique sa position en NFL reste à déterminée. Encore là, il s’agit de 3 joueurs polyvalents qui amèneront un élément de dynamisme au front défensif des Patriots.
Finalement, il faut souligner les sélections de deux gros joueurs de ligne aux styles physiques et qui excellent tous les deux dans les situations de courses en 6e ronde : Michael Ownenu (Michigan) et Justin Herron (Wake Forest). Herron était un bloqueur en NCAA, mais je m’attends à le voir évoluer à la position de garde en NFL (tout comme Ownenu). Les 2 joueurs apporteront de la profondeur au niveau de l’intérieur de la ligne à l’attaque et indiquent aussi un désir des Pats de revenir vers un style de jeu axé sur la course.
Il faut 2 à 3 ans pour évaluer un repêchage et mon objectif n’est pas ici de déterminer si Belichick a choisi les bons prospects. Le temps le dira. Mais on voit une tendance très nette se dessiner de toutes les décisions prises par Belichick cet hiver. C’est ce que je vous explique dans les sections suivantes.
Le fait de ne pas avoir repêché de receveur de passe
Ça aussi, c’est une indication du plan de Belichick. La classe de 2020 était considérée comme très forte à la position et pourtant, Belichick a volontairement négligé de repêcher un receveur de passe.
À la position, les Patriots comptent sur N’keal Harry (choix de 1ère ronde en 2019), Julian Edelman, Mohamel Sanu, Marquise Lee (récemment signé) et Jacobi Meyers. Entre-autre.
Le fait de ne pas repêché de receveur de passe peut être considéré comme un vote de confiance envers ces joueurs, mais on doit surtout y voir une indication de l’équipe du désir de modifier son style de jeu. Dans un contexte ou je m’attends à ce qu’au moins 60% des formations de l’équipe utilisent moins de 3 receveurs de passe (je traite de cet aspect dans la section suivante) le besoin d’ajouter des receveurs de passe n’était tout simplement pas là.
Le retour de la course en puissance
Attendez-vous à un style offensif beaucoup plus conservateur que d’habitude en Nouvelle-Angleterre. Jarrett Stidham n’est pas Tom Brady et la meilleure façon de placer un jeune quart-arrière dans une position de succès, c’est avec l’appui d’un jeu au sol efficace et d’une bonne protection quand il doit passer le ballon.
L’ajout de 2 ailiers rapprochés via le repêchage ainsi que la signature du centre arrière Danny Vitale indique un retour très clair vers des formations musclées et de la course en puissance. Un style de jeu qui ressemble à ce que l’équipe faisait au début des années 2000, adapté aux exigences du jeu d’aujourd’hui bien sûr. Attendez-vous à voir une forte dose de Sony Michel ainsi que de Damien Harris (un talentueux porteur de ballon repêché en 3e ronde l’année dernière) qui devraient compétitionner pour le poste de porteur de ballon numéro 1.
En 2018, les Patriots avaient déjà amorcés un retour vers une offensive plus conservatrice, surtout lors de leur parcourt en série qui les mena à une éventuelle victoire contre les Rams au Super Bowl. Durant la saison, les Pats n’avaient passé le ballon que 54% du temps, un chiffre qui est descendu à près de 50% en séries (surprenant, pas vrai?).
Lors des séries de 2018, cette tendance s’est accentuée encore d’avantage. 59% des jeux provenaient de formations « musclées » (c’est-à-dire des formations utilisant 2 receveurs de passes ou moins).
En 2019, dû à la retraite de Gronkowski et à la blessure de James Develin, les Pats ont dû abandonner temporairement les formations « musclées » et la course, mais l’intention de se tourner vers ce style de jeu était toujours là.
J’ouvre une parenthèse ici : on peut avancer l’hypothèse que c’est ce désir de Belichick de revenir à un style de jeu plus conservateur, beaucoup plus qu’un supposé conflit de personnalité, qui a incité Tom Brady à quitter pour Tampa-Bay. Belichick et Brady ne s’entendaient probablement pas sur la marche à suivre, ce dernier croyant probablement qu’un style de jeu plus agressif axé sur des formations à 3 ou 4 receveurs de passes demeurait la meilleure façon de gagner en Nouvelle-Angleterre, contrairement à la direction que semblait vouloir prendre Belichick. Brady et Belichick sont deux individus très intelligents qui ont toujours fait passer la logique avant les émotions dans leurs décisions. Brady a toujours accepté moins d’argent pour évoluer en Nouvelle-Angleterre même s’il connaissait le caractère de Belichick. À mon avis, c’est ce désaccord philosophique sur la direction que devait prendre l’organisation, plus que n’importe quel autre facteur, qui a provoqué le départ de Brady. Fin de la parenthèse.
En 2020, attendez-vous à voir un retour vers un style de jeu conservateur, virage que l’équipe avait amorcée en 2018. Un pourcentage sous les 55% de jeu de passe (donc plus de 45% de jeu de course) et un pourcentage de formations « musclées » de plus de 60% (tel qu’on a vu lors des séries de 2018) apparaissent probables. Ce ne sera pas aussi excitant que ce qu’on a vu au cours des dernières années, mais c’est certainement la stratégie à adopter avec un jeune quart-arrière lorsqu’on veut gagner.
…Et le retour de la défensive dominante
La défensive dominante est déjà un peu de retour puisque les Patriots ont terminé au 1er rang de la NFL autant au niveau des verges que des points accordés en 2019. Cet état de fait est notamment dû à un calendrier facile, mais la défensive était néanmoins le point fort de l’équipe la saison dernière.
Cette défensive a perdu certains joueurs de qualité (Kyle Van Noy, Duron Harmon et Jamie Collins notamment), mais rien de tragique. En revanche, elle a gagné beaucoup de dynamisme via le repêchage avec l’ajout de Kyle Dugger, Josh Uche et Anfernee Jennings (en plus de Winovich et Bentley qui sont prêts à assumer un plus grand rôle). Tous les autres partants importants, incluant Stephon Gilmore le joueur défensif de l’année en NFL sont de retours.
En 2020, la défensive, surtout si elle est appuyée par une attaque qui contrôle le temps de possession et la position sur le terrain, devrait pouvoir se classer dans le top 10, probablement même le top 5 de la NFL.
Une année de transition…en attendant 2021
2020 devrait représenter une année de transition pour les Pats, je l’ai mentionné à plusieurs reprises. Pour différentes raisons : le peu d’espace sous le plafond salarial, la situation des quarts-arrière et le besoin de rajeunir l’équipe notamment. Ce qui ne veut pas dire que les Pats ne seront pas compétitifs, au contraire.
Les bases du plan de Belichick sont en place et il avait déjà amorcé ce virage depuis 2018. On parle d’une défensive dominante, appuyée par une solide offensive plus conservatrice, mais néanmoins capable de contrôler le temps de possession, la position sur le terrain et de marquer suffisamment de points pour gagner la plupart des matchs.
Soyons réaliste, en 2020, la conférence américaine devrait être dominée par les Chiefs et les Ravens. Les Titans seront également à surveiller. Les attentes seront moins élevées qu’à l’habitude en Nouvelle-Angleterre et une participation aux séries, ce qui apparaît comme un objectif atteignable en passant, serait très satisfaisante.
Par contre, pour ceux et celles qui prédisent la fin des Patriots, on vous suggère de demeurer prudent. Il est clair que le plan de Belichick s’échelonne sur au moins 2 ans et, en 2021, les Pats ne seront plus coincés sous le plafond salarial. Belichick aura alors toute la marge de manœuvre requise pour ajouter les éléments qui manquent à son équipe via l’autonomie.
Personne ne lit le futur, mais tout porte à croire que les Patriots pourraient être à un « bon » quart-arrière (j’entends par là, un quart qui s’approche du top 10) de redevenir une menace pour les meilleures équipes de la NFL en 2021. Ce quart pourrait être Jarret Stidham (la saison 2020 nous le dira) sinon Belchick aura une année complète pour compléter ses recherches et évaluer toutes ses options.
Mais il est clair que dans le futur, le succès de l’équipe ne pourra pas reposer autant sur les épaules du quart-arrière. Les Pats devront se réinventer, trouver d’autres façons de gagner des matchs. Qui de mieux placer que Bill Belichick, l’inventeur du « football de situation » pour remplir cette mission?

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