La préparation au repêchage est une des périodes les plus intéressantes de l’année dans la NFL. Avec les années, l’internet s’est rempli de « spécialistes » et d’anciens dépisteurs qui font des classements et des analyses. Je n’accorde pas beaucoup d’importance aux habiletés à deviner « qui va repêcher qui », je préfère savoir qui a identifié un bon joueur, qui nous met en garde sur un autre, pour pouvoir considérer leur opinion par la suite.
Depuis quelques années je conserve les « big boards » donc aujourd’hui, je fais un petit retour sur les repêchages de 2016 et 2017 et regardons comment certains spécialistes, avec un peu de recul, se démarquent des autres. Et particulièrement Mike Mayock, qui est maintenant un DG dans la NFL!
Méthodologie : j’ai noté le « top 100 » d’experts avant le repêchage. Aujourd’hui, après 2 ou 3 saisons, nous avons une bonne idée des choix qui sont devenus de bons joueurs, ou qui étaient surévalués par tous. J’ai évité les joueurs blessés ou dont le rendement est incertain, ou ceux sur lesquels tous les experts étaient unanimes (tout le monde avait Myles Garrett comme un stud. C’est un stud, pas de mérite pour ça). J’ai donc identifié des « bon coups » : Réussi (s’ils avaient un meilleur classement que les autres sur un joueur qui est devenu bon) et Ouf! (un moins bon classement sur un joueur qui n’a pas livré la marchandise) et des « mauvais coups » : Manqué!( s’ils étaient moins intéressés par un joueur qui a connu du succès), ou Bust! (s’ils étaient en amour avec un futur « bust »).
Notez que je n’ai pas certains analystes populaires (Daniel Jeremiah) qui ne publient qu’un top 50 ou qui ne publient pas de classement autre que par positions, ou encore d’autres (Mel Kiper, Todd McShay) dont le « big board » est sujet à un abonnement que je n’ai pas. Les évaluateurs que j’ai pour les deux années :
Mike Mayock (aujourd’hui avec les Raiders)
Dane Brugler (aujourd’hui avec The Athletic)
Pro Football Focus
Gil Brandt (Nfl.com)
Matt Miller (Bleacher report)
Josh Norris (rotoworld.com)
Mike Mayock
Bons coups – Touché: Carson Wentz et Alvin Kamara
Bons coups – Ouf: Leonte Carroo et Malik McDowell
Mauvais coups – Manqué: Chris Godwin
Dane Brugler
Bons coups – Touché: Ryan Ramczyk
Bons coups – Ouf: Obi Melonfowu
Mauvais coups – Bust: Laquon Treadwell et Darron Lee
Mauvais coups – Manqué: Chris Jones, Jordan Howard, Joe Thuney, Yanick Ngakoue et Patrick Mahomes
PFF
Bons coups – Touché: Chris Jones, Eddie Jackson et Shaquill Griffin
Bons coups – Ouf: Darron Lee et A’Shawn Robinson
Mauvais coups – Bust: Corey Coleman et Leonte Carroo
Mauvais coups – Manqué: Taylor Decker, Kenny Clark, Keanu Neal, Deion Jones, Kendall Fuller, Yanick Ngakoue, JuJu Smith-Schuster et Larry Ogunjobi
Gil Brandt
Bons coups – Touché: DeShaun Watson, Patrick Mahomes, Shaquill Griffin, James Connor, Dak Prescott et Blake Martinez
Bons coups – Ouf: Noah Spence, Leonte Carroo, Hasaan Reddick
Mauvais coups – Bust: Darron Lee et John Ross
Mauvais coups – Manqué: Michael Thomas, Joe Thuney, Kareem Hunt et Larry Ogunjobi
Matt Miller
Bons coups – Touché: Michael Thomas, Alvin Kamara et JuJu Smith-Schuster
Bons coups – Ouf: Jason Spriggs
Mauvais coups – Bust: Darron Lee, Quincy Wilson et Taco Charlton
Mauvais coups – Manqué: Kenny Clark, Deion Jone et Joe Thuney
Josh Norris
Bons coups – Touché: Michael Thomas et Deion Jones
Bons coups – Ouf: A’Shawn Robinson
Mauvais coups – Bust: Corey Coleman et Malik McDowell
Mauvais coups – Manqué: Carson Wentz, Ty Conklin, Jordan Howard, Jamaal Adams, Ryan Ramczyk, Patrick Mahomes et JuJu Smith-Schuster
Les résultats parlent d’eux-mêmes. Mayock a été le meilleur. Faut dire par contre deux choses :
1- Il était toujours le dernier à publier son top, la veille du repêchage. Il avait le temps de voir ce que les autre disaient et modérer son opinion, peut-être une raison pour laquelle il est rarement seul dans son coin (pas grand monde dans les deux colonnes) et en plein milieu du consensus. A l’inverse, PFF base son classement sur leur opinion et leurs cotes, et disent ne laisser aucune influence/rumeur influencer leur board. Ils ont un processus différent qui mène à beaucoup de bons coups, mais aussi plusieurs dévaluations de joueurs ayant connu du succès.
2- Mayock avait évidemment un meilleur réseau à l’intérieur de la ligue que des plus petits médias, et probablement inclure des informations « hors du terrain » (comme le désir de vaincre, la personnalité, l’usage de drogues, etc) dans ses évaluations, ce qu’un Brugler ou un Norris dans son sous-sol ne peut pas savoir. Le meilleur exemple est Malik McDowell, que Mayock avait au #66, alors que Norris l’avait 8e, basé sur ses résultats sur le terrain, et les autres entre 21 et 45. Mayock savait probablement que McDowell posait des risques hors du terrain. Chaque équipe de la NFL a 10x les ressources pour évaluer ces joueurs que n’importe quel individu dans les médias. Ils savent des choses que Norris, Brugler et Miller ne peuvent pas savoir sur 400 prospects. Ceux dans les médias qui ont des contacts sont avantagés.
Gil Brandt entre au Temple de la renommée, et il a 86 ans. Mais il sait encore évaluer des QB’s, ayant été le plus positif sur Prescott, Mahomes et Watson.
Et, pour les amateurs de fantasy football, portez attention aux joueurs de position (Kamara, Michael Thomas et Juju), que Matt Miller aime plus que les autres… mais pas ses joueurs défensifs.

[…] je ne l’ai pas inclus dans ma rétrospective des « draft boards » d’experts pour 2016 et 2017, mais ProFootball Focus avait de loin le […]