Ah, quel plaisir de se retrouver pour une nouvelle saison de ballon ovale chez nos voisins du sud! Sept mois après avoir vu Tom Brady remporter un septième championnat, les espoirs sont de nouveau permis pour les 31 autres équipes. L’espoir sera d’autant plus vivant chez les 16 équipes invaincues à la suite de cette première semaine, mais la prudence est de mise. Une bonne prestation pour amorcer la saison peut être annonciatrice d’un futur fertile (Chiefs en 2018) ou n’être qu’un mirage (Jets en 2018).
Aucune équipe dans la NFL n’a connu de meilleurs départs depuis 2018 que les Ravens, qui seront en action ce soir. En trois matchs de lancement de saison, ils ont marqué 144 points contre 19 alloués. Une domination totale.
En 2019, à leur premier match de la saison, ils plantaient 59 points sur la pelouse des Dolphins à Miami. Cette dominante prestation allait dans la catégorie des « annonciatrices » : les Ravens ont remporté 14 victoires. Mais surtout, elle allait lancer le phénomène Lamar Jackson.
Spectaculaire, unique et productif, Lamar Jackson a accumulé plus de victoires depuis sa confirmation comme partant des Ravens que tout autre quart-arrière ne se nommant pas Patrick Mahomes. Chacun de ses matchs est un évènement. Pourtant, à l’aube de sa quatrième saison, plusieurs doutes subsistent sur lui.
A-t-on « solutionné » Lamar?
Lamar Jackson était loin d’être une valeur sûre à sortie de l’université il y a trois ans. Choix de première ronde, certes, mais cinquième quart-arrière de sa cuvée et de nombreuses questions sur la possibilité de transposer son style de jeu, très axé sur la course, chez les professionnels.
Depuis, il a battu le record de la NFL pour les verges au sol en une saison par un quart-arrière, a remporté un titre de joueur par excellence et a mené les Ravens en séries chaque saison, alors que l’équipe les avait ratées lors des trois précédentes.
Mais les questions demeurent.
Une simple recherche Google avec « Lamar Jackson » et « figured out » offre assez de résultats pour procrastiner un après-midi complet en télétravail.
Le gros du problème? Malgré son jeu spectaculaire, il a connu des matchs très difficiles en séries. Avoir connu autant de succès en saison régulière a placé les attentes tellement hautes que les 3 échecs successifs en séries frappent plus fort. En incluant les touchés au sol, il a marqué moins de touchés en séries qu’il n’a lancé d’interceptions. Comme si on arrivait à le solutionner quand l’enjeu se corse.
Si bien que, situation vaccinale à part, on arrive à cette nouvelle saison avec des questionnements envers Jackson, plutôt que d’anticiper une autre saison excitante. Comme si la saison était acquise, mais que les Ravens étaient condamnés à plafonner en séries.
De plus, il a l’étiquette du « quart qui aime courir » (running quarterback) et ceux-ci ont une feuille de route discrète lors des matchs éliminatoires.
Peut-être qu’il y a des signes préoccupants, mais Lamar est tellement un spécimen unique, à un si jeune âge encore (il n’a que 24 ans), qu’on peut attendre un peu plus avant de s’inquiéter.
Soyons honnêtes également, ce n’est pas comme s’il avait été très bien entouré par son groupe de receveurs. Loin de moi l’idée de manquer de respect envers Willie Snead, mais il a joué un rôle de premier plan durant ces trois parcours en séries, signe qu’il y avait peu de profondeur à la position.
Alors, pour revenir à la question, est-ce que la ligue a solutionné Lamar Jackson? Je vais avoir besoin de le voir sur une saison complète avant d’y croire. Celle-ci commence d’ailleurs ce lundi soir à Las Vegas, contre les Raiders.
Maintenant, la question qu’on pourrait se poser ce soir c’est, est-ce que la ligue a solutionné Jon Gruden? Ça, c’est un peu plus probable.
Prédiction : 30-28 Ravens
Le superhéros du dimanche : Chandler Jones
En plus de la chronique, chaque semaine je vais présenter trois trophées. Celui-ci vise à souligner une prestation hors du commun. Et qui de mieux comme premier superhéros de l’année que Chandler Jones, auteur de cinq sacs du quart et deux échappées provoquées contre les Titans. Il a été si dominant que le bloqueur à gauche des Titans ne pouvait que saluer un effort hors du commun :
Got my ass kicked today, no way around that. I let the team and the fans down. Thank you @chanjones55 for exposing me. It will only force me to get better.
— Taylor Lewan (@TaylorLewan77) September 12, 2021
L’inconnu de la semaine : Elijah Mitchell
Toutes les semaines, on louange les Patrick Mahomes ou Alvin Kamara de ce monde, avec raison. Ici, je vais partager les fleurs pour un joueur un peu plus méconnu qui s’est démarqué. Évidemment, ils ne seront pas des inconnus pour les partisans les plus ardents, mais ne me faites pas croire que le grand public avait entendu le nom d’Elijah Mitchell avant ce dimanche. En relève à Raheem Mostert, Elijah a su profiter de sa chance pour accumuler 104 verges et 1 touché au sol en 19 courses. Son travail a été intégral aux 41 points des 49ers.
Le rookie Elijah Mitchell s’échappe pour un TD de 38 Yards ! #FTTB
📺 @beinsports_FR 4 | #NFLextra
💻 NFL Game Pass pic.twitter.com/JMMlLQtgJi— NFL France (@NFLFrance) September 12, 2021
FUMBLE! : Brian Daboll
Un de mes petits plaisirs à regarder le football à la maison est de crier « FUMBLE! » chaque fois qu’un joueur échappe le ballon. Je dédie ainsi ma folie temporaire à une gaffe, crampe au cerveau, ou pourquoi pas, à un FUMBLE!
L’excellent Brian Daboll est mon premier récipiendaire, comme quoi même les meilleurs peuvent errer. Je vise spécifiquement son appel en quatrième essai et une verge (vidéo ici) au début du quatrième quart. Un cas typique de vouloir jouer au smath, de trop réfléchir une situation simple. Il n’y a qu’une verge à franchir, alors pourquoi remettre le ballon neuf verges derrière la ligne de mêlée? Cameron Sutton n’a pas du tout mordu, les Steelers ont repris le ballon en bonne position et ont marqué un touché 4 jeux plus tard pour prendre une avance qu’ils ne perdront jamais.
