Si je ne m’abuse, ce sont les Packers qui ont commencé cette tendance avec leur « family night », une pratique dans le Lambeau Field devant leurs fans, avec plein d’activités aux alentours. Ils font ça depuis bientôt 20 ans. D’autres équipes ont emboîté le pas et j’ai profité de mes vacances aux États-Unis pour vivre l’expérience chez les Browns et les Steelers, deux jours consécutifs avant le début des matchs pré-saison.
D’abord ce sont des événements qui sont très abordables. Pour 5 à 10$, qui vont directement à une œuvre de charité locale, vous avez un billet pour entrer dans le stade et vivre une expérience qui ressemble à un match : le jumbotron, la musique, la marée orange et brune le samedi et la noire et jaune le dimanche. À la limite, s’y présenter sans entrer dans le stade ferait partie de l’expérience : dehors ils ont plein d’activités. À Cleveland, il y avait un rock band, un mini-combine où vous pouviez courir un 40 verges mesuré électroniquement (je vais taire mon temps et la légère blessure à l’ischio qui s’en est suivie), mesurer votre impulsion verticale, prendre une photo avec le chien qui sert de mascotte. À Pittsburgh la « NFL experience » avait déployé une station pas mal intéressante aussi pour les jeunes avec des sacs, un treillis et une machine « jugs » qui lançait des ballons à attraper en sautant dans un coussin, entre autres.
C’est une occasion de visiter les stades aussi. J’étais allé à Pittsburgh l’an dernier et je réitère que c’est un très beau stade. Le bonus était qu’il y avait un match des Pirates juste avant, donc nous avons pu assister aux deux puisque les deux stades sont à quelques pas l’un de l’autre. (Pour les amateurs de baseball, le PNC Park est un vrai bijou). Ma dernière visite à Cleveland remontait à l’époque du Municipal stadium, le stade au célèbre « Dog Pound », mais qui tombait en ruine. J’avais donc très hâte de voir le First Energy Field, qui n’a pas déçu. Directement sur le bord du Lac Érié, voisin du Rock and Roll Hall of Fame, le stade est beau, fonctionnel, et bien aménagé, mais n’a pas le charme du Heinz Field avec les ponts et la section ouverte pour regarder le match debout une bière à la main.
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Il y avait plus de monde aux Browns. J’ai entendu le chiffre de 35 000 personnes, ce qui est logique dans un stade de 68 000. Un peu moins aux Steelers, mais quand même une bonne foule pour une pratique.
Les Steelers offraient quelques surprises à l’intérieur du stade, incluant la possibilité de se faire photographier avec leurs 6 trophées Lombardi, avec le stade en toile de fond, et des séances d’autographes avec d’anciens joueurs comme Rod Woodson et Merrill Hoge.
Les deux équipes avaient ouvert les concessions (aux prix habituels ?) et les boutiques souvenirs, les Browns offrant 100% des profits de la journée aux associations de football locales.
Sur le terrain : dans les deux cas, on a eu plus droit à une pratique qu’à un véritable match intra-équipe. Les joueurs ont passé environ deux heures trente sur le terrain. Quelques « drills » individuels ou en confrontation (WR vs CB, etc…), du 7 contre 7 pendant que les deux lignes s’affrontent à l’autre bout et un peu de 11 contre 11. Les Browns nous ont donné du 11 contre 11 en situation de 2 minutes chronométrées, ce qui rendait l’expérience plus authentique. Ils ne se sont pas gênés pour mettre en évidence leurs vedette, Baker Mayfield ayant eu droit à une grande part de répétitions et on a bien senti que les deux premiers jeux du 11 contre 11 étaient scriptés pour que le ballon finisse dans les mains de leur nouvelle vedette Odell Beckham Jr. Mayfield et OBJ sont d’ailleurs de loin les « jerseys » les plus populaires, avec plusieurs Joe Thomas entrecoupés des occasionnels Manziel, Quinn, Couch, Gordon, Pryor, Joe Jurevicius (!), Braylon Edwards, Donte Whitner et autres déceptions qui ont marqué l’histoire récente des Browns.
Du côté des Steelers, les partants vedettes n’ont pas participé au 11 contre 11, qui servait à identifier qui fera l’équipe, pas à mettre en évidence leurs vedettes. Ils ont quand même fait un peu de spectacle à 7 contre 7 par contre, Roethlisberger laissant partir quelques spectaculaires bombes pour plaire à la foule. Ils ont aussi passé pas mal de temps à travailler les bottés, ce qui est probablement un des gros avantages pour eux de pratiquer dans le Heinz Field, reconnu pour ses vents complexes, mais moins intéressant pour la foule.
Plus grosses ovations de la foule à #familyfest des @steelers?
1) JuJu Smith-Schuster
2) Ryan Shazier (qui n’est pas en uniforme mais présenté comme si, quelle classe des Steelers)
3) James Connor
4) Big Ben.— MaraudeurNFL (@MaraudeurNFL) August 4, 2019
En terme d’ambiance il y avait une grande différence. Chez les Browns, on sent la fébrilité d’avoir enfin accumulé assez de talent pour être compétitifs. C’était un « happening » avec la musique trap, du Drake et du Migos à tue-tête pendant tout l’événement. Les fans avec qui on a interagi tenaient tous à dire que les Browns étaient « legit », mais avec une certaine nervosité. Chez les Steelers, un groupe de fans comblés depuis deux générations était vraiment là sans rien à prouver, mais suivait leurs joueurs préférés avec attention, écoutant les deux annonceurs sur le terrain qui décrivaient l’objectif de chaque exercice en plus de quelques interviews.
Somme toute, une belle expérience, plus décontractée qu’un match pré-saison. Cependant, côté football pur, j’ai plus apprécié ma visite à une pratique des Rams en 2018, étant beaucoup plus proche du terrain et des joueurs pour mieux observer ce qu’ils font et ce que les coachs leur disent.
À répéter l’an prochain!?
