Après avoir fait l’exercice pour les QBs, j’ai voulu pousser plus loin. Alors qu’on se prépare pour le repêchage, je me pose la question : d’où proviennent les meilleurs joueurs de la NFL? Les taux de succès d’une ronde à l’autre fluctuent à quel point? Les universités et conférences les plus prolifiques sont-elles celles qu’on pense? Et enfin, est-ce que les conclusions sont les mêmes pour chaque position?
J’ai pris comme base le top 100 des meilleurs joueurs de la NFL selon www.profootballfocus.com. Ils ne sont pas parfaits, mais c’est la base la plus objective que j’ai pu trouver.
Voici quelques conclusions
Regardons d’abord les 100 meilleurs joueurs, répartis par conférence universitaire à laquelle appartient leur alma mater (pour les plus vieux joueurs, j’ai fait fi des réalignements vécus dans la NCAA et attribué les universités selon leur conférence actuelle).
C’est sans surprise que la SEC est celle qui a placé le plus de ses alumnis dans le top 100, avec 22. Par contre, on parle tellement de cette conférence comme dominante qu’on aurait pu s’attendre à plus. La ACC (j’y ai inclus les 3 anciens de Notre Dame, qui est techniquement indépendante) est tout près avec 20, le Big 10 avec 18. Sans surprise, la SEC domine au niveau des ailiers défensifs avec 7 des 15 « edge rushers » dans le top 100 de PFF. C’est leur marque de commerce. Mais c’est au niveau des joueurs offensifs que la SEC fait défaut. S’il y a 45 joueurs offensifs dans le top 100, seulement 5 d’entres eux proviennent de la SEC, dont aucun QB, aucun TE, et un seul OL, Andrew Whitworth, qui a gradué de LSU en 2006. On parle de « SEC speed », mais on voit bien que c’est en développant des joueurs défensifs qu’ils ont fait leur marque, pas seulement avec la vitesse.
On constate aussi à quel point le Big 12, avec sa version de flag football glorifié, ne développe pas de joueurs d’élite pour la NFL, avec seulement 5 joueurs dans le top 100, de loin la pire récolte des « power 5 ». En particulier, je suis surpris de n’y voir qu’un seul WR, Tyler Lockett (dont la présence sur la liste est discutable), malgré tous les points qu’il s’y marque.
Enfin, on note que le « small school gem » n’est pas aussi répandu qu’on le croît. Si des conférences comme le MAC génèrent leur part de joueurs de la NFL, les meilleurs, eux, proviennent à 81% des 65 écoles qui constituent les « power 5 », alors que les 65 autres écoles de 1re division, de même que les nombreuses de 2e division, ne voient que 19 de leurs alumni dans le top 100, soit environ le même nombre que chacune des 5 conférences importantes.
Ce genre choses peut changer assez rapidement avec la venue d’un ou deux joueurs. Par exemple, la conclusion sur le BIG 12 et sur les QBs aurait été beaucoup plus sévère il y a un an sans Patrick Mahomes et Baker Mayfield.
Si on regarde par ronde, la logique se tient
Les choix de 1re ronde ont 2x plus de chances d’être du top 100 que les choix de 2e ronde. L’écart entre la 2e et la 3e ronde est relativement faible par contre, on peut se demander s’il n’est pas préférable de descendre en 3e moyennant des choix additionnels (selon le bon vieux draft trade chart de Jimmy Johnson, chaque choix de 2e ronde vaut un peu plus que deux choix de 3e ronde du même rang). En poussant plus loin donc en regardant la ligue au complet plutôt que juste les 100 meilleurs, c’est tout aussi vrai :
https://twitter.com/allbrightnfl/status/1094655054135447552?s=21
Bon, je concède, avec les choix compensatoires, il y a quelques choix de 3e ronde de plus que de 2e qui sont faits chaque année, mais pas assez pour faire une différence.
L’écart entre la 3e et la 4e est marqué, justifiant les experts qui font une différence entre un choix de 2e journée (2e et 3e ronde) et un choix du samedi (4e à 7e ronde).
J’ai déjà conclu quelque chose de similaire pour les QBs dans mon autre article, mais je suis surpris d’arriver à cette conclusion pour les RBs : parmi les 4 RBs qui ont été choisi dans le top 100, 3 sont d’anciens choix de 1re ronde (Saquon, McCaffrey et Melvin Gordon, l’exception étant Alvin Kamara). Je croyais qu’on pouvait trouver de bons RBs n’importe où? C’est encore plus surprenant considérant le petit nombre de RBs choisis en 1re ronde, c’est donc un taux de succès de ces choix qui est très élevé. En guise de comparaison, l’une des positions les plus difficiles à évaluer demeure CB, où 8 joueurs sont d’anciens choix de 1re ronde, mais les 4 autres sont un choix de 5e ronde et 3 gars qui n’ont même pas été repêchés.
Alors, gardons en tête ces éléments quand on évaluera les décisions prises par nos DGs favoris dans les prochaines semaines et quand on regardera la NCAA cet automne.

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