Loin de moi l’idée de me transformer en agence de voyage, mais ce petit périple de 4 jours rempli d’histoire, de football et valait la peine d’être partagé avec d’autres trippeux de football. Avec la venue des matches du jeudi, il est maintenant plus facile de voir 3 matches dans un week-end. Vous pouvez voir ce que ça donnerait sur 17 semaines ou en extraire des week-ends pas mal complets en suivant ce lien et les hyperliens au début de l’article
Une fois la permission maritale de partir obtenue, je me suis mis à chercher un week-end avec 3 bons matches, et, comme j’ai déjà visité 12 villes de la NFL pour une vingtaine de matches, je visais des endroits où je ne suis jamais allé. Mais quand je suis tombé sur cet itinéraire, même si j’étais déjà allé aux trois endroits, je n’ai pas pu résister. D’abord à cause des clubs visiteurs, tous des rivaux de grande intensité. Ensuite parce que tous ces stades ont été rénovés (ou entièrement remplacés) depuis mon dernier passage.
Je commence par préciser que, même si je suis la NFL avec plus de ferveur que la NCAA, tout voyage du genre est incomplet s’il n’inclus pas un match universitaire le samedi. C’est une ambiance fort différente d’un match de la NFL. Plus de traditions, plus d’ambiance, de chansons à répondre, fortement influencée par la présence de milliers d’étudiants, de fanfares et par l’appartanenance des fans à leur alma mater.
Pour la logistique, Stubhub ou NFL ticket exchange ont des plate-formes très fonctionnelles pour choisir les billets. On a réussi à avoir des billets de carton pour GB et ND, j’aime bien avoir un souvenir plutôt que d’imprimer une feuille avec un code à barres. J’aime bien voir du football de haut pour voir le jeu, mais ici on a plutôt choisi des billets dans les coins mais en bas pour pouvoir s’approcher pendant les échauffements et voir les joueeurs de proche. Les prix des billets sont à leurs plus hauts quand le calendrier sort en avril, rendus en septembre on a payé un peu moins cher. Par contre, pour les hotels, c’est l’inverse, et le plus difficile à trouver, ce sont des vols aeroplan pour se rendre. Nous avons loué une voiture, prise à Milwaukee et laissée à Indianapolis, le « drop-off fee » est obscène.
Le voyage commence par un vol vers Milwaukee, en passant par Toronto, le mercredi soir. Impossible de réserver un hotel à Green Bay même (population : 102 313 personnes, capacité du Lambeau Field, 80 918 personnes) alors on couche en chemin. La légende veut que certaines personnes réservent des chambres d’hotel pour les 17 samedis et dimanches de la saison avant que le calendrier ne soit divulgué, pour être certain d’avoir une chambre…
Arrivée à Green Bay jeudi matin vers 11h. C’est fascinant car c’est une petite ville, il y a des bungalows partout autour du stade, les « locals » font des tailgates chez eux dans leur garage!!!
Malheureusement, le « Hall of fame » des Packers, qu’on souhaitait visiter, est fermé pour rénovations toute la saison. Le temps d’une jambalaya au Brett Favre’s Steakhouse (au coin du « Holmgren Way » et de la « Favre Pass »), la recette de maman Favre fait la job! Le restaurant est décoré avec plusieurs photos ou memorabilia, entres autres un des 3 trophées (consécutifs) de MVP gagnés par Brett.
On visite alors les nombreux tailgates autour du stade (on a compté 4 bands « live ») et on constate que les Wisconsiniens s’y connaissent en saucisse. On a rencontré des Australiens, des Manitobains et des visiteurs directement de la Corée. Des preachers religieux, organisés, avec leurs micros, de même que des étudiants qui interviewent les touristes sur les mines personnelles encore déployées dans le monde (avec un accent du Wisconsin, j’ai appris, « bombs » est prononcé « bAAAmbs ». On dit donc WiscAAAnsin »). La boutique souvenir est un véritable musée : votre voiture, votre bureau, votre cuisine ou votre patio, tout est prévu. Évidemment, il n’y a pas d’aubaines à faire là. Par contre il y a plusieurs vendeurs de cheeseheads sur les rues avoisinantes qui se contentent de marges plus raisonnables, même si le choix y est beaucoup plus limité.
On s’attarde un peu autour du kiosque extérieur du NFL Network, qui fait son émission d’avant-match en direct, nous étions à quelques pas de Rich Eisen, Marshall Faulk, et Steve Mariucci. Je me suis fait plaisir : les magasins Kohl’s, un commanditaire des Packers, fournissent le carton et les crayons pour faire des pancartes. J’en prépare une qui conseille à Rich Eisen de faire attention de ne pas s’étirer un « hamstring », car le terrain sera mouillé, et je vais me planter derrière leur kiosque pendant qu’ils sont en ondes. (Pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire, Eisen court le 40 verges au combien à chaque année, et une année s’est déchiré un muscle dans la cuisse. Si vous voulez vous bidonner, regardez ce vidéo :
Pendant la pause, Eisen, probalement avisé par un producteur, se retourne vers l’arrière, lit la pancarte et rit un peu et me regarde avec un « thumbs up ». Mon moment de gloire…
Les Packers sont propriété de la communauté, donc le match, même en soirée, est une affaire de famille, on en a vu plusieurs de trois générations, et plusieurs comptant des partisans des Vikings aussi. La rivalité Wisconsin/Minnesota dépasse largement le sport mais atteint son sommet dans les matches Packers/Vikings, un peu comme Montréal/Québec du temps de Nordiques et du Canadien. J’estime la foule pro-Vikings à 5% ou 10% du stade. Plusieurs qui osent même porter le jersey mauve de Brett Favre, ce qui me semble être de la provocation! Cependant, ceux-ci se font taquiner par les jaunes et verts, mais poliment, pas d’insultes comme on pourrait en entendre à Philadelphie par exemple.
On entre dans le stade pour assister à l’échauffement. Comme il n’y a pas de « upper deck » au Lambeau Field, tout le monde peut descendre le long du terrain avant le match pour voir de très près les joueurs qui s’échauffent. Je préfère toujours regarder les OL, de si près on peut apprécier comment ils sont gros, et surtout comment ils sont agiles et à quelle vitesse ils déplacent leurs pieds.
La défensive est présentée à la foule, Clay Matthews ferme la marche, et comme par hasard il est le seul qui ne porte pas son casque… showoff. La foule est en délire, même si à ce moment précis il pleut à verse.
Après le match, évidemment tout le monde retourne vers le sud (Milwaukee, Chicago, le Minnesota), donc il y a pas mal de circulation.
Un mot sur le match : Match à sens unique, inutile de raconter. Mais Julius Peppers a encore montré qu’il est athlétiquement sur une autre planète. Sur son retour d’interception on voit que Jarrick McKinnon, lui même reconnu pour sa vitesse et ses habiletés athlétiques, mais qui doit peser 60 lbs de moins, n’est pas en mesure de rattraper Peppers.
Ce qui m’a le plus impressionné : L’intensité de la foule, qui, à 42-0 au 4e quart, s’époumone sur un 3e essai et cause une mise en jeu illégale des Vikings. D’ailleurs presque personne n’est parti avant le milieu du 4e quart. Ça montre à quel point ils sont passionnés (et/ou à quel point ils prennent plaisir à voir les Vikings se faire planter?).
Truc pour les voyageurs intéressés : Inutile de payer 25$ pour vous stationner sur le terrain d’un voisin. Deux rues plus loin, il y a de la place en masse gratuitement dans la rue.
Dans le prochain article, on traverse le Wisconsin et Chicago pour se rendre à South Bend…

Très intéressant ce genre de récit de road trip NFL/NCAA. Bien hâte de lire la suite. Good job!
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