La parité dans la NFL, c’est bien connu. J’ai l’impression que c’est pire cette année. Je plains un peu mon collègue Mathieu Belchamber qui fait son power ranking et ce n’est pas un job facile. Regardons les équipes qui sont supposées être « élite »…les Texans étaient 5-0, ayant dominé tout ce qui s’était mis sur leur passage. Voilà que les Packers viennent de les démolir, chez eux. Les 49ers ont solidement battu les Packers, chez eux. Et les Giants ont démoli les 49ers, chez eux. Et les Giants, et bien ils ont perdus contre les Eagles et les Cowboys…c’est qui, les gros clubs? Oui, je sais, les Falcons sont 6-0, mais bien qu’ils aient démontré qu’ils sont capables de gagner les matches serrés et donc qu’ils ont appris à gagner, disons que si j’étais eux je voudrais avoir l’air plus dominant à la maison contre des clubs franchement mauvais comme les Raiders et les Panthers. Il y a présentement 11 équipes qui ont une fiche de 3-3. Les clubs de 3-3 ne sont pas tous créés égaux, n’en déplaise à Bill Parcells avec sa fameuse citation « you are what your record says you are ». Un des facteurs est les blessures, un autre le calendrier. Je prends donc quelques lignes cette semaine pour présenter les différences dans certains de ces clubs, le chemin parcouru pour se rendre à 3-3 et qu’est-ce que ça veut dire pour le reste de la saison. Pour voler une expression au marché financier, est-ce qu’on achète et ces clubs vont connaître une bonne fin de saison et être menaçant en séries, ou est-ce qu’on vend parce que jouer .500, c’est le mieux qu’ils peuvent faire?
Green Bay Packers: 3-3 avec une *, pour la défaite à Seattle sur la décision des arbitres de remplacement. Suite à leur impressionnante performance de dimanche à Houston, c’est facile de croire que les Packers sont de retour. Ils ont subi plusieurs blessures mais aucune à leurs joueurs-clé, sauf peut-être si la blessure de B.J. Raji est sérieuse. Mais regardons leur feuille de route : en 6 matchs, ils ont affronté 4 des 10 clubs du top ten de l’ami Mathieu SF, Seattle, Houston et Chicago. Ils en ont gagné deux de ces matchs, trois si on compte celui à Seattle. Ils ont perdu face à des Colts gonflés à bloc par l’émotion, et ils ont battu assez facilement les Saints, même si ceux-ci se battaient avec l’énergie du désespoir. Les Dieux du football ne les ont pas ménags. Je garde mes préoccupations sur leur capacité à revenir de l’arrière, à gagner des matchs serrés ou à « closer » une victoire, mais c’est une bien meilleure machine de football que leur fiche ne l’indique. J’achète!
Denver: Victoire sur un spectaculaire retour lundi soir raconte un peu l’histoire de leur saison depuis le début de l’année. Avec un peu de recul, leur victoire contre les Steelers n’a pas autant de lustre qu’elle n’en avait quand c’est arrivé à la semaine 1. Ils ont battu facilement les Raiders (ce que les Falcons et les Steelers n’ont pas réussi à faire), et perdu contre les Falcons, Texans et Patriots, trois bons clubs, et dans chacun de ces matches ils ont connu des ratés au début du match pour faire une remontée en 2e demie. Dans mon analyse de début de saison, je disais que d’implanter le timing de Peyton prendrais du temps et que s’ils survivaient leur calendrier de début de saison, ils seraient dangereux, et bien ils sont exactement là où je le pensais. Après le bye de cette semaine, il reste beaucoup de matchs faciles, et on voit que le mélange à gâteau du système offensif est en train de prendre. J’achète!
St. Louis: 3-3, pour un club qui n’a gagné que 2 matchs dans 3 des 4 dernières années, c’est déjà un succès. Leurs matchs ont presque tous été serrés, sauf la défaite aux mains des Bears. Ils pourraient être à 5 ou 6 jeux d’une fiche de 1-5 ou de 5-1. Ils sont 3-0 à la maison, face à des opposants respectables (Seattle, Arizona et Washington) et 0-3 sur la route, incluant des défaites crève-cœur à Miami et à Detroit. Ils apprennent, ils progressent, sauf pour Sam Bradford qui stagne. D’ailleurs, sans être le scénario le plus plausible, ce n’est pas impossible que si on se ferme les yeux et qu’on les ouvre dans 5 ans, il soit dans la même conversation que David Carr et Tim Couch. Avec les Packers, les Pats et les 49ers au menu dans les prochaines semaines, la vérité va venir assez vite. Je crois en leur développement, mais de les croire dans la ligue des clubs identifiés plus haut, c’est un peu s’amener aux vues. Vendre!, mais garder un oeuil dessus.
Philadelphie: 3-3, mais dans plein de matchs serrés, ont un différentiel de points négatif. Beaucoup de talent, peu de résultats. Voilà qu’ils viennent de virer Juan Castillo, ce que franchement ils auraient du faire ce printemps, c’était écris dans le ciel (et dans mes billets 😉 ). Est-ce que Todd Bowles va faire des miracles comme il a fait comme entraîneur-chef par intérim à Miami l’an passé? Peut-être. Je pense aussi que Andy Reid va poser d’autres gestes de panique, et que peut-être que certains de ses joueurs vont arrêter de jouer pour lui. Il gagnera peut-être quelques batailles encore, mais il ne gagnera pas la guerre. La déconfiture des Eagles date de la chicane entre Reid et Joe Banner, quand Reid a gagné, Banner est parti. Depuis ce temps, les Eagles sous-performent. Regardons cette année : victoire in extremis contre les Browns (oui, les Browns). Victoire in extremis contre les Ravens, que honnêtement les Ravens ont perdu plus que les Eagles ont gagné. Dominés par les Cardinals. Victoire serrée contre les Giants, une belle performance, puis deux défaites truffées d’erreurs contre les Steelers et Lions. Un club qui n’a pas vraiment d’identité, qui exploite mal sa meilleure ressource en attaque (McCoy) et en défense (la DL). Ils étaient mon équipe #2 dans mes power rankings de début de saison, quelle erreur! Ils sont capables de causer des surprises par exemple contre les Falcons la semaine prochaine ou plus tard en saison contre des Giants, mais sont tellement irréguliers que c’est difficile de croire qu’ils peuvent sortir leur jeu #1 à chaque semaine pour gagner. Vendre!
Bengals: 3-3, on l’avait vu en début de saison aussi. Leur calendrier est tellement plus facile au début de l’année, que d’être 3-3 alors qu’ils ont affronté les Browns (deux fois) et les Jaguars, et que reste au calendrier les Steelers (2 fois), Broncos, Giants, Cowboys, Eagles, Chargers et Ravens, prenez vos pertes et vendez le plus vite possible!, une saison de 6-10 au mieux.
Buffalo Bills: 3-3, ils se sont fait démolir par les Jets, les Patriots et les 49ers. Démolir. Par contre, contre les clubs plus à leur hauteur, ils ont trouvé le moyen de gagner. Victoires contre les Browns et Chiefs, je ne suis pas impressionné. Victoire contre les Cardinals cette semaine, un peu plus. Dave Wannstedt est dépassé comme coordonnateur défensif. Avec tout le talent à sa disposition sur la DL, c’est tout à fait normal qu’ils aient réussis à s’imposer face à la pathétique OL des Cards. On voit souvent ça à ce temps-ci de la saison, une équipe désespérée qui sort une grosse performance inespérée, une dernière fois, avant de retomber sur terre et se rendre à l’évidence qu’ils ne sont pas capables de rencontrer les attentes fondées en elle en début de saison, un bon vieux « dead cat bounce ». J’ai bien peur que c’est ce que les Bills ont fait la semaine passée face en Arizona. Avec les Titans cette semaine et un « bye » la semaine prochaine, ils ont l’occasion de se remettre sur les rails. Après ils iront se faire laver à Houston et à Foxboro, mais au moins le reste du chemin est assez facile. Néanmoins, même si le calendrier va les aider, ils sont trop mauvais pour garder ce rythme. Ça me fait mal d’avoir acheté et de leur avoir prévu une place en séries avant la saison. Vendre!
