D’abord, chapeau aux Colts. Comme quoi une équipe qui joue avec émotion, à domicile, peut faire n’importe quoi. Ça me fait penser à plusieurs autres situations similaires, comme le premier match d’expansion des Texans, le premier match des Saints quand ils ont réouvert le Superdome, etc…Tony Dungy et Cris Collinsworth ont beaucoup parlé de ce match comme du « coming out party » de Andrew Luck, qui a joué une 2e demie extraordinairement inspirée, mais que dire de la défensive des Colts, qui a tenu les Packers pendant toute la demie. Les hommes en vert ne se sont pas aidés non plus, avec quelques passes échappées (c’est à toi que je te parle, Jermichael Finley), et des responsabilités oubliées en défensive. J’ai été un fan de Charles Woodson toute sa carrière depuis son Heisman a Michigan, mais ça achève. Il accroche tellement, par manque de vitesse, qu’il pourrait se faire appeler une pénalité à chaque jeu.
On peut quand même dire que les Packers pigent pas mal tout le temps la courte paille cette année, d’être mis dans cette situation, après ce qu’ils ont subi à Seattle. Voilà qu’ils ont perdu les services de Cedric Benson avant de se frotter aux puissants Texans, ils doivent se demander ce qu’ils ont fait aux dieux du football.
Les Patriots, avec une attaque au sol inhabituellement physique, et les 49ers, avec une défensive suffocante et une attaque aérienne surprenante, commencent tous les deux à faire peur. L’histoire des 49ers est remplie d’attaques explosives, Joe Montana, Steve Young et même Jeff Garçia, Jerry Rice, Roger Craig, Terrell Owens…16 saisons consécutives de 10 victoires…ils n’avaient jamais, JAMAIS, gagné autant de verges que ce dimanche face aux Bills, avec 621. Ça donne une idée de l’inaptitude de la défensive des Bills. Ça fait deux semaines de suite que les Bills donnent plus que 550 verges, quelque chose qui n’est pas arrivé depuis les années ‘50. Avec le personnel qu’il a à sa disposition, je pense que j’ai ma confirmation que Dave Wannstedt est dépassé.
Il faudra prendre les Vikings au sérieux aussi. Leur victoire face aux 49ers pouvait avoir l’air d’une anomalie, mais bien qu’ils n’aient pas battus une seule autre bonne équipe, ils jouent bien et gagnent avec aise les matches qu’un réel prétendant aux séries doit gagner. L’émergence de Percy Harvin comme un joueur dominant fait en sorte que les défensives ne peuvent plus concentrer toute leur attention sur AP, et avec quelques pièces complémentaires (Jerome Simpson, Kyle Rudolph) et un quart qui lit bien le jeu (Christian Ponder), leur attaque est capable de faire le travail. Comme ils ont une solide ligne offensive, ce n’est pas si surprenant que ça. C’est en défense qu’ils me surprennent. Leur tertiaire devait être une passoire, mais ils survivent, quoiqu’on ne les a pas vu face à un quart vedette encore, sauf peut-être Matthew Stafford. J’avoue que malgré tout le football que je regarde, les Vikings sont une des rares équipes que je n’ai pas vu jouer encore cette année. Ils ont piqué ma curiosité.
Autant je viens de dire que Dave Wannstedt est dépassé, autant ceux qui disaient que le Tampa-2 était dépassé devraient porter attention à ce qui se passe dans la NFC « Norris». Les deux seules équipes qui sont encore vraiment des équipes de Tampa-2, les Bears et les Vikings, fonctionnent à plein régime en défensive. Les stats de Matt Hasselbeck face aux Vikings : 26 en 43 (60%, ok), pour seulement 200 verges. C’est 4.7 verges par passe (on vise au moins 7), et seulement 7.7 vergtes par complétion (on vise au moins 7). La recette du Tampa-2, c’est de garder le jeu devant soi et de converger vers le receveur, et faire le plaqué. Pire que Hasselbeck? Facile : on peut toujours se fier sur Blaine Gabbert pour faire pire, 17/33 pour 142. C’est 4.3 verges par passe tentée et 8.3 par complétion. Sans compter que les Bears ont marqué deux touchés sur deux retours d’interception, le Tampa-2 des Bears se porte très bien, merci.
Bien qu’ils n’en jouent pas une version aussi pure, le prochain Tampa-2 sur la liste est celui de Pete Carroll à Seattle. Les Seahawks sont l’équipe qui a alloué le moins de verges par match depuis le début de l’année.
Et quant à Blaine Gabbert, le bruit de pet que vous entendez, c’est les derniers gaz qui désoufflent de l’immense balloune que les draftniks a la Mel Kiper lui avaient soufflés.
En terminant, bravo à Drew Brees pour son record. La ligue a changé, les règlements, la stratégie, et, inversement, la pression médiatique aussi, mais quand un record tient depuis si longtemps, ça donne une idée 1) de comment il était révolutionnaire à son époque et 2) de comment difficile c’était de le battre. Il doit aussi être bien content d’avoir retrouvé le chemin de la victoire. Mais si les Saints veulent retrouver le chemin de la victoire sur une base régulière, il va falloir qu’ils arrêtent d’avoir 3 ou 4 immenses crampes au cerveau dans la tertiaire à chaque match.
